Bien que le titre soit évocateur d’une tendance à l’écologie, les aspects portés à l’attention des spectateurs s’exercent surtout sur la culture, la mentalité, le folklore du peuple haïtien. Une lutte à finir entre la richesse provenant du milieu rural et le potentiel intellectuel qu’entretien la région urbaine de Port-au-prince est lancée. Certes, le sujet comporte implicitement l’aspect environnemental au naturel considérant que les habitants des pays non industrialisés n’ont pas autant de pouvoir polluant que les grands états décideurs.
En trois actes, la metteure en scène, Gladys Démosthène fait reluire les vertus d’un projet agricole. A la fin de ses études supérieures, un fils unique ose mettre son père devant le fait accompli de sa grande vision face à l’agriculture. Le sage homme acquiesce l’initiative de son héritier en lui souhaitant son aide inconditionnel. Maurice s’empresse de proposer à son condisciple de toujours un partenariat dans son projet d’envergure. Philippe se montre alors offusqué de cette sollicitation, jugeant que le secteur est dégradant tout en contribuant à diminuer le prestige d’un homme. Il refuse l’offre avec mépris et se dirige donc dans la profession de droit. Entre temps, Maurice qui a reçu la bénédiction de son père semble jouir de la protection du Tout-Puissant. Sa prospérité personnelle fusionnée à l’aisance de son père sénateur lui confère, soudain, une grande notoriété dans le domaine. Les Rosalvo débarquent dans le paysage amical des deux camarades, mère veuve, jeune fille ambitieuse… Et le destin des deux amis est mis à rude épreuve.
D’une visite à l’autre, d’un convive à un autre, l’intendante qui a élu domicile à la résidence du sénateur Bonney ne se gêne pas à se ravitailler en brides d’informations pour ensuite programmer une issue de chantage sur son environnement immédiat. Drôle de paysanne parachutée en ville et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Aux yeux du public, le personnage y gagne en sympathie. La pragmatique Mariéta ne parle que par énigme. Pourtant, elle prétend ne pas comprendre le « parabò ». Shoobyr Paraison (Philippe) est un autre acteur qui s’est fait remarquer à travers ses élans poétiques. Les deux classes sociales sont bien représentées à la fois en discours pointu, en attitudes hautaines des uns et maladresses des autres. On assiste à du snobisme d’un côté et la désinvolture de l’autre.
Avis aux idéalistes endurcis, le dramaturge, Antoine Salgado soutient que : « La vie ne se laisse pas vivre dans le rêve. » Et fait dire au poète que probablement, il franchit l’étape de la « lassitude de l’acte d’espérance. » la déclaration de la jeune courtisane est plus désolante encore. Car dans son désarroi affectif, elle spécule que « l’amour ne se vit pas de sentiments et de mots, mais de pains. » Par conséquent, « elle ne saurait rallier son sort à celui de son prétendant. » Une pensée qui signifie en bon créole : « De mèg pa fri ».
DISTRIBUTION
LE TRIOMPHE DE LA TERRE
Les acteurs :
Bonney……………..Sénateur, père de Maurice ……………....Reynold Alexandre
Mme Rosalvo …….. Mère de Micheline………………………....Raymonde Dubic
Maurice Bonney…...Fils du Sénateur………………………...Bertholand Cantave
Philippe…………….Ami de Maurice et de Micheline………….Shoobyr Paraison
Micheline…………...Amante de Philippe, fille de Mme Rosalvo….…Cindy Pierre
Mariéta……………...La Bonne……………………………......Gladys Démosthène
Mise en scène……Gladys Démosthène