Maduro est loin d’être un saint. Il a comme fait dérailler le projet chaviste et exacerbé les contradictions et distorsions inhérentes à la révolution bolivarienne. Rien de tout cela ne saurait justifier l’action déstabilisatrice des Américains et de leurs complices latino-américains au Vénézuéla. Ce coup d’État créerait un mauvais précédent pour l’avenir politique du sous-continent en général en plus d’ancrer le Vénézuéla dans l’instabilité durable, des luttes intestines sans fin et la faillite économique. La solution à la crise vénézuélienne ne saurait venir de ces faucons de La Maison Blanche qui tirent les ficelles de ce jeune président du Parlement vénézuélien auto-proclamé Chef d’État légitime et constitutionnel. L’histoire dira si ce dernier n’aura pas été le dindon stupide d’une dangereuse farce.
L’attitude réservée et pondérée des Européens est à entériner. Comme eux, tout démocrate devrait encourager le retour de l’ordre constitutionnel régulier au Vénézuéla par des élections démocratiques et transparentes. Le temps est mûr pour que le Vénézuéla tienne sa conférence nationale citoyenne et souveraine pour une refondation nationale. Ils ne doivent point suivre le modèle chaotique et ridicule de cette Haïti en panne de leadership politique, social et économique éclairé, cette Haïti effondrée qui refuse toujours d’opter pour la formule béninoise d’une conférence nationale refondationnelle. Cette panne de vision de nos "élites " s’est piteusement reflétée dans le récent vote d’Haiti à l’OEA sur le dossier vénézuélien.
Le Vénézuéla restera, pour nous Haïtiens, un pays frère. Nous devrons tous souhaiter que ce pays se relève de ses turpitudes et qu’il puisse se sortir dignement de ses misères et chimères nées de choix internes irrationnels et mal informés. La dernière chose que le peuple souffrant vénézuélien mériterait en ce moment, c’est un grossier coup d’État yankee made in Washington.
Daly Valet 25 janv 2019