Fondée sur une connaissance de plus en plus précise des mécanismes du monde inanimé et du monde vivant, cette action de l’homme est devenue aujourd’hui plus efficace. De ce pouvoir nouveau, certains en ont fait usage à bon escient. D’autres, par contre, ont assigné et assignent jusqu’à maintenant des chiffres de pourcentage sur ce qui relève de l’inégalité des races humaines. Les Grecs, les Égyptiens et les Hébreux avaient ce grand souci de préserver leur race d’une éventuelle dégénérescence, d’améliorer sinon l’ensemble, du moins une partie du groupe, d’aboutir à un homme nouveau aux facultés supérieures. Aujourd’hui, il faudrait bien se demander ce que pensaient certains peuples, certaines races, du devenir biologique de l’humain, et essayer d’évaluer l’étendue du racisme qui prévalait à une époque lointaine. Pour cela, une analyse en profondeur des principaux concepts élaborés sur la notion de race, ainsi que la différence voulue, nourrie à cet égard, nous est franchement nécessaire.
La fausse mesure de l’homme
Les préjudices raciaux existent depuis aussi longtemps que l’histoire humaine nous est connue. Effectivement, presque tous les scientifiques, situés entre les années 1600 et 1900, ont suivi les conventions sociales ; soit le rapprochement par différentes mesures de la race noire avec les primates. Une des premières définitions formelles sur les races humaines en des termes scientifiques fut celle de Linnée. Il essaya de les définir de façon anatomique et caractéristique. De l’Africain noir, il mentionne : "Cet homme fonctionne ou vit par instinct" ; de l’Européen, "il vit par habitude ou coutume". De la femme Africaine, il écrit : "femme sans cervelle avec mamelles proéminentes". À constater que ces déclarations de Linné ont eu lieu en 1758 ; un certain degré de racisme y fut développé. Car Linné était un grand scientifique, très influent à l’époque où il vivait.
Les trois plus grands naturistes du XIXème siècle ne portaient pas non plus les noirs en estime. Curvier, connu en France comme l’Aristote des années 1800, géologue et paléontologiste, exprima que "le peuple Africain est la race humaine la plus dégradante, non évoluée". Charles Lyell y alla également d’une déclaration assez fracassante : "le cerveau des noirs (...) est un peu plus développé que le cerveau du singe". Pour terminer, Charles Darwin, éminent scientifique, expliqua sa philosophie en élaborant sur le concept d’état de civilisation : "Du caucasien jusqu’au simple singe ou babouin, la différence fut énorme à comparer du nègre ou australien jusqu’au gorille".
Louis Agassiz et le Polygénisme
À cette époque, grandissaient deux grands concepts élaborant sur l’idée du racisme pré-évolutionnaire : le monogénisme ou eugénisme et le polygénisme. Le premier avait pour point de vue que les races humaines dérivent de la simple création d’Adam et d’Ève. La cause primaire d’une certaine distinction raciale, selon les adeptes du monogénisme, est le climat. Le polygénisme, de son côté, prônait l’idée que les races proviennent d’espèces biologiques séparées. Les polygénistes prétendaient que les noirs provenaient d’une autre forme de vie ; qu’ils ne peuvent être inclus dans ce qu’on pourrait appeler l’équivalence biologique humaine. Donc, deux concepts différents, pour expliquer la notion de race, prévalaient durant les années 1700-1800. Étienne Serres et Buffon étaient du côté des monogénistes ; Charles White et Louis Agassiz se rangeaient plus tard du côté des polygénistes. D’ailleurs, chacun y allait de remarques plutôt embarrassantes.
Selon Buffon, "le climat le plus tempéré se situe entre les 40ème et 50ème parallèles, et c’est dans cette région qu’on retrouve les plus beaux hommes. C’est à cette latitude qu’on rencontre des hommes aux esprits les plus développés, des hommes de beauté sans égal". Étienne Serres, parlant des polygénistes, faisait remarquer que "leur conclusion est telle que le nègre ne ressemble pas plus à l’homme blanc que l’âne ressemble au cheval ou au zèbre".
Comme on peut le constater, les européens furent les premiers à s’exprimer et à déblatérer sur le concept de race. Peut-être à cause du plus grand nombre d’ouvrages de référence que les savants européens de l’époque pouvaient consulter. Il est aussi vrai qu’en Amérique ou ailleurs, les guerres et conflits avaient plus d’emphase que le besoin d’élaborer sur le racisme. Les noirs, à l’époque, ne furent pas capables de renverser les rôles jusqu’au jour où certains éminents chercheurs ou scientifiques arrivèrent en Amérique, soit pour compléter leurs recherches, soit qu’ils n’eussent pas le choix ; étant expulsés de leur patrie. Agassiz fut un de ceux-là, qui tenta de prouver l’infériorité des noirs d’Amérique ou d’ailleurs.
Agassiz fut sans aucun doute un des plus ardents défenseurs du polygénisme. Il ne croyait pas que la différence entre les races humaines pouvait être d’ordre géographique. Les polygénistes, eux aussi, croyaient à Adam et Ève comme début de la civilisation, mais à un Adam blanc, un autre noir, indien ou asiatique. Bref, et selon Agassiz, "il y a sur la terre différentes races d’hommes, habitant différentes parties du globe et ayant différentes caractéristiques physiques ; de ce fait, (...) une certaine obligation nous a forcés à établir un certain ordre parmi ces races, en relation avec les caractéristiques de chacune du point de vue scientifique".
Cranométrie ou Bouffonerie
Selon Broca, "en général, le cerveau humain est plus gros chez l’adulte que chez l’enfant, chez l’homme que chez la femme, chez les savants que chez les hommes médiocres, chez les races supérieures que chez les races inférieures ; la relation qui existe entre le développement de l’intelligence et le volume du cerveau est très étroit".
Pour appuyer peut-être les polygénistes, Paul Broca, anthropologue français, y est allé de différentes expériences dans sa vie pour tenter d’expliquer pourquoi en général l’homme blanc était supérieur au noir. Il faut dire qu’au départ la plupart de ses expériences furent biaisées parce qu’il n’avait pas une haute opinion des noirs et des indiens (des Indes) durant la seconde moitié du XIXème siècle. Les recherches de Broca furent reprises plus tard et on y retrouva des quantités importantes d’erreurs surtout dues au fait qu’il avait un certain penchant à faire passer sous silence les défauts des blancs. Ses échantillons n’étaient pas comparables statistiquement ; il pénalisait volontairement les noirs et les indiens, en appliquant de savants calculs à des échantillons nuls statistiquement. Donc, il s’attarda à prendre des mesures sur le cerveau des êtres humains et tenta d’établir une relation avec le degré d’intelligence qu’ils pouvaient avoir. Prônant le fait que plus le cerveau est développé, plus intelligent est l’humain, il mesura à un certain moment donné le cerveau d’un très grand savant du temps et s’aperçut qu’il était plus petit (le cerveau) que celui d’un éminent gangster de la même époque. Bien entendu, il essaya de faire passer cela sous silence. Mais d’autres chercheurs s’aperçurent alors que la corrélation entre dimension du cerveau et degré d’intelligence avait certaines failles. En fait, la grosseur du cerveau n’est en corrélation étroite qu’avec un seul autre paramètre : la grandeur. Ce qui signifie que plus un homme est grand et costaud, plus son cerveau est volumineux ; d’après les lois biologiques de corrélation entre différents organes existant chez un même organisme. En plus de mesurer directement le cerveau humain, il fit aussi des mesures indirectes par le biais de la capacité crânienne (c.c.). Mais ses méthodes de mesure (billes de plomb) étaient trop approximatives ; en plus du fait qu’il octroyait volontairement (arrondissait) des c.c. aux échantillons blancs et l’inverse aux échantillons noirs. Pour couronner le tout, ses échantillons ne tenaient point compte des différences entre capacité crânienne chez l’homme et chez la femme (différence moyenne de taille).
On voit bien quel genre "d’objectivité" régnait à l’époque pour tirer au clair des spéculations qui ne sont encore aujourd’hui que des spéculations.
De la génétique à la psychologie raciale
Ayant voulu appliquer les récentes découvertes biologiques de Darwin à l’étude des êtres vivants, et montrer que la race humaine pouvait être améliorée par des techniques reproductives appropriées, car "nous vivons dans une sorte d’anarchie intellectuelle par manque d’esprits supérieurs"(1), Francis Galton, dans son Hereditary genius(2), précisa qu’il existe "une différence de pas moins de deux degrés entre la race noire et la race blanche, et peut-être plus encore". Pour Galton, les Hindous, les Arabes, les Mongols, les Allemands ... ont chacun leurs caractères particuliers qui sont transmis d’une génération à une autre, aussi fidèlement que leur aspect physique. En bref, il affirmait que, quelles que soient les différences entre les peuples, elles ne peuvent être que génétiques. Si, dans son livre Hereditary genius, Galton a re-discuté des moyens "d’améliorer la race", l’espoir de l’avènement d’une civilisation où la fierté de la race serait encouragée ne fut point omis. Dans une telle société, on inciterait les plus aptes à fonder de grandes familles et les moins aptes, les plus faibles "pourraient trouver refuge et accueil dans les monastères et les couvents". Et dans ses ouvrages ultérieurs, il y revint et détailla avec beaucoup plus de force ses idées. Le terme d’Eugénisme fut forgé dans ses Inquiries in to human faculty and it’s development" (1883) et, définissant le mot, Galton fit clairement comprendre que l’eugénisme ne faisait pas référence à l’amélioration de la race humaine en général mais renvoyait à l’amélioration de certaines races par rapport à d’autres. Un tel élitisme entre en conflit avec le principe fondamental de la démocratie selon lequel l’opinion, le droit et l’apport de chaque individu sont dignes de respect.
Karl Pearson et l’eugénisme galtonien
Comme Francis Galton, son maître, la plupart des propositions ou convictions de Karl Pearson sur l’importance de l’hérédité avaient été formulées avant que tout calcul ne soit fait. Pour lui, certains faits sont incontestables : "Pas plus qu’il n’y a égalité entre les hommes d’une même nation, il n’y a égalité entre les races". Et toujours de son point de vue de scientifique. Pearson décrivit les périls biologiques de la reproduction inter-raciale qui affecte "le processus même de la sélection naturelle dont dépend l’évolution d’un genre supérieur"(3). En fait, il allait plus loin que Galton. Doutant qu’il soit sage de faire coexister différentes races, même dans un système de domination impériale, la race la plus forte, selon lui, devrait chasser la plus faible. Selon Pearson, "une nation doit être un tout homogène et non un mélange de races supérieures et inférieures". Le genre de biologisme pratiqué par Pearson allait devenir, en plein XXème siècle, une sorte de leitmotiv bien nourri. Et de telles notions sur la nécessité de maintenir au sein de la nation l’unité raciale, n’étant que des concepts abstraits de la philosophie, furent avant tout des concepts politiques aux implications précises dans les questions sociales telle que l’immigration des étrangers.
L’École de Londres
Après Galton et Pearson, la croyance en l’importance primordiale de l’hérédité est vite demeurée un thème constant à travers tous les travaux de l’école de Londres. On y retrouvait aussi les préjugés racistes des membres adhérant à l’école ; en la personne de Charles Spearman, de R.A. Fisher, de Cyril Burt, Raymond Cattel... Dans le cas de C. Burt, l’attachement à leur cause de la théorie héréditaire et raciste était si fort que, lorsqu’il se trouvait incapable d’obtenir des résultats corroborant ses tendances et opinions préconçues, il se mit à fabriquer tout simplement les données.
1969 : L’année charnière
En 1969, un article à caractère destructif, signé Arthur Jensen (4), fit son apparition. L’argument de Jensen était que l’intelligence dépendait en majeure partie (à 80%) de l’hérédité, et que les différences de quotient intellectuel (Q.I.) étaient donc dues principalement à des facteurs génétiques. Il soutenait en particulier que les noirs des U.S.A. avaient des Q.I. inférieurs d’environ quinze points à ceux des blancs et que cette différence reflétait des différences innées entre la capacité d’apprendre des noirs et celle des blancs. À ses yeux, la mobilisation d’importants fonds publics dans les programmes, d’éducation pour les noirs ne présentait guère d’intérêt. Tout ceci semblait curieusement plaire aux politiciens de l’époque, et des revues telles que Newsweek, Life, et Time firent toute une publicité autour de l’article de Jensen. Celui-ci était devenu une des études les plus citées en psychologie. Comme Pearson, Eynsenck et Cattel, Jensen a su diffuser un message raciste à une époque où les politiciens exprimaient ouvertement leur inquiétude au sujet de l’immigration.
Quotient Intellection (Q.I.) et patrimoine génétique
L’intelligence que l’on peut concevoir comme un ensemble de capacités, un pouvoir, une forme d’énergie, dont nous ne connaissons pas la nature, dont nous constatons certaines manifestations, reste un phénomène très difficile à expliquer. Pour certains, la capacité d’abstraction où la capacité d’imaginer un comportement adapté face à une situation nouvelle sont des facettes importantes de l’intelligence. Pour d’autres, l’intelligence est un ensemble de traits moins qualitatifs que quantitatifs, donc susceptibles de mesures. D’où la notion du Q.I. (quotient intellectuel) et ses dérivés.
Tenant compte de cette dernière définition, certains psychologues ont profité pour faire comprendre et confondre la notion du Q.I. avec l’intelligence. Par exemple, pour A. Jensen, au niveau de la détermination génétique de l’intelligence, cette dernière est déterminée (comme nous l’avons précisé) à 80% par le patrimoine génétique et à 20% par le milieu. Et s’appuyant sur les conclusions de C. Burt, Jensen affirmait en 1969 que la moyenne de nombreuses mesures du Q.I. effectuées dans les deux communautés (noires et blanches) montrent que celle des noirs est inférieure à celle des blancs. Selon lui, l’infériorité intellectuelle des noirs, telle qu’elle est mesurée par les tests, révèle donc une infériorité biologique innée contre laquelle aucune action ne peut lutter.
Mais que disent les généticiens dans tout cela ? Qu’est-ce que la science dite "pure", et principalement la génétique a apporté au concept de race ? À cette notion du Q.I. ? Les tests du Q.I. au départ, selon certains experts, comportent "un préjugé culturel" ; c’est-à-dire que les questions posées sont de nature à favoriser les membres d’une culture donnée. Si pour Eynsenk ou Jensen, il existe un facteur général (g) de l’intelligence qui est mesurable par les tests du Q.I., un individu doué pour une forme d’activité intelligente doit-il l’être pour les autres ? Selon les opposants à l’école de Londres, l’intelligence se compose d’un certain nombre de dimensions intelligentes, et ils suggèrent aussi que l’intelligence, telle qu’elle est mesurée par les tests du Q.I., est entièrement distincte de l’esprit créatif. D’après Albert Jacquart, éminent généticien, le Q.I. est très instable (5). Un changement de milieu peut modifier très sensiblement le développement intellectuel. On peut, par là, difficilement imaginer une preuve plus nette de l’impossibilité d’attribuer au Q.I. le caractère d’étiquette définitive attachée à la notion de l’intelligence. Même l’aventure individuelle peut le modifier sensiblement. En fait, le Q.I. n’est qu’une mesure qui reflète une certaine phase du développement de chacun développement qui dépend pour une part très importante des événements qu’il a vécus. C’est donc avant tout un instrument de pronostic ; ce qui est totalement différent d’une recherche de diagnostic. Notons ensuite que l’intervention de mesures en pourcentage à propos de l’intelligence suppose que ce caractère est quantifiable ; en fait, il ne s’agit pas de l’intelligence mais du Q.I. Ce qui n’est tout de même pas exactement le même objet.
En voulant donner aux découvertes psychologiques des explications biologiques simples, en voulant faire de la psychologie une science raciale. Jensen, Eysenck (6) et d’autres chercheurs se sont heurtés contre pas mal d’embûches. Si le facteur (g) est transmissible héréditairement, il doit nécessairement posséder une base physique quelconque par laquelle il est transmis génétiquement. Il n’est pas du tout surprenant, de la part de certains généticiens, d’accuser les psychologues héréditaristes de superficialité "lorsque l’enthousiasme pour les explications biologiques devance les découvertes scientifiques". Car assigner un simple chiffre au caractère héréditaire de l’intelligence contredit le principe reconnu de la génétique moderne. Des généticiens comme Hirsch et Lewontin ont fait remarquer que Jensen et Eysenck ont donné un sens large au concept est employé dans un sens étroit. À moins que l’enquêteur soit capable de spécifier les variables génétiques et environnementales avec le type de précision que l’on n’obtient que dans des implantations de laboratoire contrôlées. Sans ce contrôle, les estimations de forte héritabilité avancées par Jensen et Eysenck représentent ce que Lewontin appelle "l’équivalent d’information presque nulle concernant tout problème sérieux en génétique" (7). Eysenck, aveuglé par la réplique raciste qui l’occupe, a même rejeté la complexité de l’interaction génotype-environnement ; en affirmant avec confiance qu’il est clair que "le cours entier du développement des capacités intellectuelles d’un enfant est en grande partie tracé génétiquement, et que même des changements extrêmes dans le milieu (...) n’ont guère le pouvoir de modifier ce développement" (8). Ainsi, cela impliquerait que les humains sont contrôlés plus étroitement par leurs gènes que les plantes ; car des changements extrêmes dans l’environnement peuvent déterminer la hauteur et la fécondité des récoltes. Avec de telles déclarations à l’emporte-pièce comme celles d’Eysenck, il n’est guère étonnant d’entendre Sir Peter Medawar, biologiste et lauréat d’un prix Nobel de médecine, souligner qu’il est impossible d’ "assigner des chiffres de pourcentage exacts sur ce qui relève de la nature et du milieu (...) pour des raisons qui semblent dépasser la compréhension des psychologues faiseurs de Q.I." (9)
(1) Galton, F. : Hereditary Talent and Character, Macmillan’s Magazine, no 12, 1865.
(2) Galton, F. : Heditary Genius, Macmillan, Londres, 1892.
(3) Pearson, K. : National Life from the stand point of science. Cambridge University Press, 1905.
(4) Jensen, A. : Jusqu’où pouvons-nous faire valoir le Q.I. et la réussite scolaire ? Harvard Educationnal Review, 1969.
L’article a été réédité par Eysenck en 1971 dans son livre : Race, Intelligence, and Education.
(5) Jacquart, A. : Éloge de la Différence, Seuil, Paris, 1978.
(6) Eysenck, H.J. : the inequality of man, Copernic, Paris, 1977.
(7) Billig, M. : L’international raciste, Maspero, Paris, 1981.
(8) Eysenck, H.J. : The inequality of man, op. cit., pp. 111-112.
(9) Medawar, P.B. : Unnatural science. The New York review of books, vol. 24, no 1, 1977, pp. 13-18.