Pour ensuite me briser le cœur
J’ai cru que tu possédais un grand cœur
Mais tu n’es que sans cœur
Sinon, tu as un cœur de pierre
Autant dire que tu es un bourreau des cœurs
Je dois me rendre à l’évidence par l’essence même des mots inspirés ; le cœur est le seul maître de son sort. Ce cœur indocile a désobéit a ma volonté jusqu’à déjouer mes intentions
Hélas ! Quand je t’ai remarqué, mon cœur t’avait déjà sélectionné. Je t’ai simplement invité, il t’a réclamé, il s’est engagé. Que pouvais-je faire contre l’actionnaire majoritaire de ma personne ? J’ai voulu me préserver, mon cœur s’est embrassé. Je voulais négocier, c’était pour lui le temps de partager en s’appropriant le désir de ‘adonner, s’abandonner. Qui a dit que rien ne pouvait échapper aux yeux du cœur ? A présent, cœur, même pitoyable, je me réserve le droit de t’en vouloir.
Je m’inscris en faux aux imprudences de mon cœur. Mon alliée véritable, c’est ma plume. Ma plume, mon infaillible répondant. Et quand ma plume exerce son pouvoir de tribunal administratif, elle n’accepte, ne se conforme, ne s’incline et ne se soumet qu’à sa convention, ses principes, ses convictions, ses méthodes, ses métaphores, ses paraboles, sa doctrine et ses lois. Ma plume n’est pas seulement brave, elle est grave.
Ma plume sait quand elle doit s’obstiner, se rebeller, s’indigner, se révolter, agir sans pitié. Ma plus mets mon cœur en disgrâce. Mon cœur est en peine. Ma plume bavarde. Elle connaît par cœur les dessous de l’histoire de mon cœur impulsif, désormais en quarantaine de toute imposture.
Ma plume s’emporte, elle ferme porte, fenêtre, la moindre issue de mon cœur avec fracas, à double clé. Mon cœur se répand. Il est prêt à lancer le débat de l’absurde du réel, du vrai mensonge, des fausses vérités et de l’authentique vérité. Mon cœur s’enlise à l’épreuve. Ma plume se montre indifférente, impatiente, intolérante.
Ma plume est outrée. J’observe au loin mon cœur en sevrage. Mon cœur cède à la renonciation. Et voilà, ma plume de résistance l’emporte sur mon cœur tendre et sensible. Ma plume en rage rédige enfin l’acte de lâcheté d’un bourreau. Sa désertion et de ses sentiments indignes de mon cœur.
A toi, déserteur inconnu, bien connu de mon cœur et de ma plume.