Au terme de cette visite les deux chefs de gouvernement se sont mis d’accord sur le renforcement des relations des deux pays dans divers domaines tels la sécurité et la défense, le commerce et des Investissements, le secteur agricole, les eaux et forêts, des ressources animales et halieutiques, des Mines, du Pétrole et de l’Energie, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le sport et autres.
Selon un communiqué de la Primature concernant cette visite du Premier Ministre Lamothe, les deux homologues ont noté que le niveau des échanges commerciaux reste en deçà des potentialités réelles de leurs pays et de la qualité de leur coopération. Afin d’y remédier, ils ont convenu d’adopter des instruments juridiques et de prendre toutes les mesures nécessaires pour favoriser une augmentation du volume des échanges en réglant entre autres, le problème sur la traçabilité de certains produits.
Aussi, les deux parties s’accordent sur la nécessité de conclure un accord de protection mutuel des investissements et de non double imposition fiscale. Les deux délégations ont reconnu les nombreuses opportunités qu’offrent leurs économies et souligné la nécessité de rendre plus efficace leur coopération pour en tirer un bénéfice partagé. À cet égard, ils ont encouragé les secteurs privés ivoirien et haïtien à intensifier davantage leurs efforts pour établir un partenariat gagnant-gagnant, lit-on dans ce communiqué.
Une visite privée dénoncée
Ce voyage du Premier ministre ne laisse pas indifférents les gens de la société civile. Maître Newton Louis Saint-Juste est monté au créneau pour dénoncer cette visite de Laurent Lamothe. Il s’agit, à son avis, d’une visite privée du Premier ministre en terre africaine pour régler un dossier judiciaire au profit de sa compagnie « Global Voice » qui opérait au Sénégal tout en cherchant une médiation monnayée du président ivoirien Alassane Ouattara.
Ainsi, explique l’homme de loi, selon des informations dont il dispose auprès des sources ivoiriennes, aucune invitation officielle n’a été lancée à Laurent Lamothe par les autorités de la Côte d’ivoire. D’ailleurs, dit-il, au moment où Laurent Lamothe arrivait en terre ivoirienne, le président Ouattara était déjà en Afrique du Sud depuis le lundi 25 mars dans le cadre du « Sommet du Brics » alors qu’il était prévu dans une note de la primature que le Premier ministre Lamothe rencontrerait le président Ivoirien. « Laurent Lamothe cherchait tout simplement à se faire prendre en photos avec le président ivoirien afin de lancer un message qu’il a ses pieds sur le continent africain », explique Newton Saint Juste informant par ailleurs que Karim Wade ainsi que deux autres associés de M. Lamothe ont été arrêtés à l’aéroport international de Dakar au moment de laisser le Sénégal pour se rendre à la Côte d’Ivoire en vue de rencontrer le patron de Global Voice.
Me Saint-Juste a du même coup remis en question l’ensemble de ces « accords paraphés » entre les deux pays. Pour lui, ces accords sont pour la plupart illogiques. En tenant compte de la distance qui sépare les deux Républiques, Newton Saint-Juste croit qu’il est difficile d’échanger des produits agricoles tels qu’il est mentionné dans l’un des accords.
Dans la même lignée, il a dénoncé la dernière visite du Chef de l’Etat en Guyane et au Surinam. Selon l’avocat dénonciateur, le Président était en voyage privé en vue de conclure un accord concernant la vente de la compagnie « NOPIN » dont il est actionnaire. « Etant donné que le chef de l’Etat haïtien est actionnaire sur le nom de Michaël Martelly, il est important qu’il s’est déplacé en personne pour faciliter l’opération avec une compagnie colombienne. Ce sont des voyages privés aux frais de la République », a-t-il informé tout en invitant les autorités de l’attaquer en diffamation par devant la justice au cas où ses informations se révéleraient mensongères.
Noclès Débréus (Le Matin)