On retrouve dans la première oeuvre précitée, une trame boulversante du refus de sevrage de ses compatriotes loin de leur pays d’origine. Certains personnages sont carrément embrouillés de nostalgie insoutenable. Un dialogue franc pose brutalement le dilemme d’ identité. De là, l’état d’âme est affecté au point d’aboutir à la révendication d’une double nationalité. Le second long métrage a plongé les specateurs dans les eaux troubles d’un jeune adolescent qui cherche non pas sans heurte sa propre identité en transgressant la quasi totalité des règles familiales et sociales..
Le cinéaste et dramature : Gervais Germain
à la première de la pièce de théâtre
LE GÉNIE RETROUVÉ
MISE EN OEUVRE ET MANOEUVRE : PROMOUVOIR UNE CRÉATIVITÉ OPTIMALE
Un souci presqu’obssesionnel de la transmission du savoir.
Une volonté pédagogique ciblée sur la relève. Une passion débordante des MOTS, du VERBE et du DISCOURS qui repousse toute nuance limitative jusqu’à la transcendance. Bien au-delâ d’une simple vision, les spectateurs assistent à l’éloge de l’imaginaire exposée comme une activité cérébrale intégrale, absolue oû rien est au-dessus. Ainsi, GÉNIE RETROUVÉ est une pièce de théâtre lancée en véritable flèche au coeur de l’assistance. Mille fois bravo !
Les trois personnages principaux
PROPRIETÉ MUTUELLE
Lorsqu’un créateur livre de telle sorte et avec autant de ferveur le coeur, l’esprit, l’âme et le corps des personnages de son oeuvre, on peut aisément parler d’ACTE DE FOI ; une semense vibratoire, une énergie directe qui multiplie les ideés, les intentions, les réflexions : c’est qu’il nous indique une sublime évidence, une atmosphère d’appartenance. C’est une oeuvre à voir et à revoir...
Scène de rivalité mère-fille
Evancia Magiste nommée Marie-Ange La Destinée (extrème gauche- la mère)
Josianne Milius, Catherine La destinée (extrème droite - fille)
LES ANGLES DE CONSTANCE DU RÉPERTOIRE DE GERVAIS GERMAIN
Autres que les sujets et interprêtes fétiches maintenus au présent continuel et perpétuel, à l’écran comme sur scène, on connait la propention matriarcale qui émane de l’écriture du cinéaste-dramaturge. Ce dernier fait briller les personnages féminins par leur force de caractère, leur intransigeance, leur autorité, leur vigilance d’esprit et tout le reste... Cette fois, une touche d’exentricité hors du commun semblait s’imposer. L’interprête féminine principale, Josianne Milius, ( Catherine La destinée) incarne le rôle ample et intense d’une jeune adolescente en crise d’identité affective alors qu’elle estime sa condition féminine restriente et inconfortable.
N’ayant pas froid aux yeux, elle décide d’entreprendre des actions vindicatives principalement envers sa mère, Evancia Magiste nommée Marie-Ange La Destinée qui l’a engendré entant que mère-fille. Du même coup, la jeune fille fait de son beau-pêre, Badiona Basin alias Jean-Baptiste un bourc émissaire en tentant de satisfaire ses quatre volontés. Entre une chaude lutte de résistance et de rapports de force engagés par les trois protagonistes, le public aura droit à des moments de vérité crue truffée d’humours. De même que des purs instants lyriques en poésie ; sans oublier les excès pathétiques du patriotisme... Ceci étant dit, il n’y a rien à proscrire, encore moins à démolir autant dans l’oeuvre qu’autour de l’oeuvre. Le sujet est d’intérêt commun. Alors à chacun sa part d’appréciation !
DES COMÉDIENS EFFRONTÉS ET LEURS JEUX AUDACIEUX
Pour parvenir à leur fin respectif, quelles sortes de stratagèmes employeront-ils ? Leurs actions seron t-elles morales ? Comment seront-ils peçus sur le plan ethique ? Telles sont les interrogations primordiales et fondamentales de l’oeuvre. De plus, au-delà des agitations de toutes sortes et d’une turbulence démeusurée, un lien particulier s’est tissé entre l’amant de la mère et la jeune fille. Les deux antagonistes parviennent par la force d’une alliance à se fixer un objectif commun. Sortiront-ils vainqueurs de leur ambition parallèle ?
Josianne Milius, ( Catherine La destinée)
coquette et coquine dans son jeu de séduction
Je salue avec respect la hardiesse, la détermination, la fraîcheur avec laquelle Josiane Milius campe son personnage démonstratif. C’est un tour de force spectaculaire que d’avoir le cran de creuser l’abcès sociétal en sortant bruyamment l’impurté au risque d’être soi-même éclabousser. Elle est tout simplement géniale ! Quant au personnage de Badiona Basin, il a fait preuve d’une Intégrité à toutes épreuves. Quel être de concessesion, de compromis et de sacrifice ! À ce niveau, son interprètation est désarmante. C’est toujours un réel plaisir pour moi de consulter une programmation et réaliser qu’Evancia Magiste fait partie de la distribution. Car, que ce soit sur les planches ou à l’écran, c’est une valeur sûre. Son personnage n’est pas en reste dans LE GÉNIE RETROUVÉ. Car bien qu’oppréssée par des circonstances de la vie, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds.
DÉCOR MINIMALISTE
Pour une oeuvre présentée avec une telle conviction profonde, je déplore la légèreté du décor. Alors là, j’insiste et je persiste sur le manque de rigueur de ce point précis ! Un décor dépouillé à la manière de Frankétienne ! Mise à part cette référence, je soupçonne, moi, une manoeuvre du moindre effort et de facilité. Éric Carrénard et Gervais Germain sont des connaissances de longue dâte... J’ai déjà assisté à des nombreuses représentations dont ils étaient les maîtres d’oeuvre. Éric pour sa part, est un artiste peintre, un artisan d’art et un producteur d’expérience qui dirige depuis plusieurs années une troupe folklorique. Les deux s’y connaissent en matière d’esthétique de plateau. Ce qui importe le plus, c’est qu’un seul et unique décor minimise la portée chorégraphique de la danse intégrée dans la pièce. A mon avis, la chorégraphie rime avec espace adaptée. Bien qu’il soit possible de restreindre le mouvement à travers l’espace. Toutefois, la variété des costumes a fait certainement le bohneur des spectateurs. Des couleurs vives symboliques de l’ambiance des différents tableaux révèlent un certains souci des détails.
Badiona Basin alias Jean-Baptiste Unique et seul décor de la pièce
dans toute sa détresse
Eric Carrénard artiste peintre -
son ami et homme d’affaires Justin Debrosse
Frantz Saint-Louis : réalisateur du film COUP DE FOUDRE
Responsable multi média de la pièce
DÉCONCENTRATION - BLANC DE MÉMOIRE ET TEMPS MORT
Ce serait pratiquement impossible qu’Arold Pender anime un spectacle sans une touche, une scène particulière... L’une des plus belles voix masculines que nous dote le patrimoine de la communauté haïtienne, l’excellent diseur n’a pas manqué de signaler le temps- mort repéré durant la représentation. Et pour cause .... Mais bien avant sa déclaration publique, je m’étais silencieusement demandée dans mon extrapolation habituelle : est-ce que le dramaturge serait entrain de révendiquer le droit de réanimer ou de mettre de façon subtile sous respiration artificielle une tranche d’écriture qu’il chérit : LE THÉATRE HAÏTIEN et que plusieurs considèrent comme une activité littéraire mort-née ? Des problèmes de nature logistique seraient plus plausibles selon l’animateur. J’ai également noté des blancs de mémoire du comédien Badion Basin. C’est à se demander si la déconcentration ne serait pas le thème plus approprié lors qu’on constate la vague de provocations sous le charme féminin que subit l’interprète ? Après tout, on est homme et rien de ce qui est humain ne doit nous êtes étranger.
De même qu’il n’existe pas de problèmes sans solutions, les nombreux questionnements entourant la pièce LE GÉNIE RETROUVÉ comportent des réponses, des justifications, des éclaississements. Et qui est le mieux placé pour appliquer cette tâche ardue que le créateur lui-même ! Patience, je vous prie, en attendant un entretien en profondeur avec nul autre que l’ authentique géniteur de l’oeuvre : Gervais Germain.
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