Mise à jour le 18 décembre
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Michel Martelly a connu des déboires financiers aux Etats-Unis où 3 maisons qu’il avait acquises dans le Sud de la Floride ont été confisquées, selon le « Miami Herald »

En réaction aux interrogations sur la capacité de Martelly en matière de gestion, un de ses porte-parole déclare qu’il a été victime de la crise immobilière aux Etats-Unis et de mauvais investissements qu’il n’a pas lui-même gérés

Le chanteur-candidat à la présidence Michel Joseph Martelly a connu des déboires financiers aux Etats-Unis où 3 maisons qu’il avait achetées dans le Sud de la Floride, auxquelles était associée une dette de 1 million de dollars, ont été confisquées en l’espace d’un an par des banques à l’occasion de la grave crise de l’immobilier, rapporte l’édition de dimanche du site internet du « Miami Herald ».

Au nombre des maisons reprises par les banques, figure une résidence de 2 étages et 5 chambres de 6.000 pieds carrés que partageait le chanteur avec sa femme et leurs quatre enfants à « Royal Palm Beach », avant son retour en Haïti en 2007.

Le registre des données publiques du comté de « Palm Beach » atteste que Martelly et son épouse Sophia firent l’acquisition de la maison à « Wellington View Drive » durant l’été 2005 pour un montant de 910.000 dollars. Ils ont contracté deux prêts, dont un d’un montant de 637.000 dollars. Le 1er novembre 2008, Martelly a arrêté de verser les mensualités (« mortgage ») de 3.251 dollars. La banque concernée engagea une action à laquelle Martelly et son agent immobilier, Natacha Magloire, ne réagirent point. Un juge ordonna alors la confiscation du bien. La maison a été vendue il y a un mois et sa valeur actuelle s’établit à 500 .000 dollars, souligne le journal américain.

La maison figure parmi les 3 acquises par Martelly, dont 2 dans le comté de « Broward », reprises par des banques pour défaut de paiement. Les actions engagées contre Martelly l’ont été par l’Association des propriétaires de maison et un hôpital de « Broward » pour non-paiement d’une facture médicale.

Pour le « Miami Herald », « les déboires financiers de Martelly sont de nature à attirer beaucoup plus l’attention sur sa campagne électorale en Haïti où il bénéficie d’un large appui parmi les jeunes ». Le journal cite ainsi « des internautes anonymes qui s’interrogent déjà sur l’intérêt de Martelly à vouloir diriger Haïti alors qu’il fait face à de sérieux problèmes financiers aux Etats-Unis ».

A cela, le porte-parole de la campagne de Martelly, Damian Merlo, répond que « le candidat a été victime de la crise financière aux Etats-Unis et de mauvais investissements qu’il n’a pas lui-même gérés ». Il dément que le chanteur ait jamais habité l’une quelconque des maisons confisquées, quoique le « Miami Herald » soutient avoir visité en deux fois l’artiste en 2007 dans la résidence non-meublée de « Royal Palm Beach » à l’intérieur de laquelle avait été remarqué un studio d’enregistrement.

« Je ne pense pas qu’il s’agisse de la capacité ou non de Martelly à gérer des investissements ou de sa capacité à être un homme d’affaires à succès », ajoute Merlo. « N’importe homme d’affaires à succès peut avoir entrepris des affaires qui ne réussissent pas irrémédiablement. Il est l’un des hommes d’affaires haïtien ayant le mieux réussi et il compte mettre à profit ses aptitudes comme président d’Haïti ».

Certains commentateurs politiques, comme le professeur Robert Maguire de « Trinity University », observateur de longue date d’Haïti, ne partagent pas l’avis de Merlo, relève le « Miami Herald ».

« Les électeurs haïtiens savent très peu de Martelly et de sa capacité à gérer des institutions, des gens ou des ressources », déclare-t-il. « Le prochain président d’Haïti devra être une force d’appoint non seulement dans l’effort d’offrir au pays détruit par un tremblement de terre la perspective d’alléger la pauvreté et de renouer avec la croissance, mais aussi dans les négociations avec la communauté internationale sur qui repose essentiellement le futur du pays », ajoute Robert Maguire.

« Si l’expérience de gestion des affaires par Martelly n’est pas un succès, les électeurs haïtiens doivent en être au courant et il doit s’expliquer », conclut le professeur Robert Maguire.

« Martelly avait acheté les maisons à titre d’investissement, mais le marché de l’immobilier s’est effondré », explique Merlo. A la question de savoir si Martelly avait choisi de ne pas honorer une dette qu’il estimait être beaucoup plus élevée que la valeur réelle des biens concernés, Merlo a répondu que « le chanteur était toujours solvable ». Il précise que les investissements étaient gérés par Natacha Magloire, conseillère de Martelly, promotrice d’événements culturels et agente immobilière licenciée.

« C’est une faible défense pour quelqu’un qui voudrait être président », réagit Mme Shari Olefson, auteure du livre « Forclosure nation : Mortgaging the american dream ».

« Si son trésorier vole de l’argent pendant qu’il est président, se contentera-t-il de dire qu’il ne savait pas et que c’est son trésorier qui est responsable ? Ce n’est pas un leader », déclare Olefson. « Evidemment, il ne fait montre d’aucun scrupule, d’aucune éthique quand il renonce à des engagements pris envers des banques. Si on a failli à ses engagements par trois fois, pourquoi honorerait-on des promesses de campagne à un peuple pauvre de son pays ? On semble être face à quelqu’un qui a vu de l’argent facile et qui est entré dans le jeu avec les pires d’entre eux » (Traduction littérale, N.D.L.R.).

« L’option la plus honorable quand on est dans le pétrin est de liquider ou de négocier avec les banques. Il offre l’illustration de ce qu’on n’est pas supposé faire », conclut Olefson.

« Tout ce qu’il a à dire est qu’à l’instar de millions d’américains, il a été victime de l’économie des Etats-Unis », déclare pour sa part Armando Gutierrez, un consultant politique de vieille date qui n’a aucun lien avec la campagne de Martelly, précise le journal.

« De nombreux candidats font face à des problèmes d’argent. Un tas de personnes ont tout perdu et ont dû repartir à zéro », ajoute-t-il. Les choses n’ont pas toujours été des plus difficiles pour Martelly et Magloire, son agent immobilier. En 2005, ils ont acheté un immeuble à « Brickell Avenue » pour 399.190 dollars et l’ont revendu un an plus tard pour 715.000 dollars, selon le registre des données publiques du comté de « Miami-Dade ».

Une maison acquise en 1998 à « Pembroke Pines » par Natacha Magloire a été cédée à maintes reprises à des amis et à des proches avant d’être achetée en février 2006 par les Martelly au prix de 435.000 dollars, contractant pour ce faire un prêt de 348.000 dollars. Le dernier versement mensuel de 1.848 dollars et soixante quinze centimes sur ce prêt remonte à mars 2008. L’institution chargée de collecter les mensualités, le « Green Point Mortgage », exigea d’être payée. 16.868 dollars d’arriérés de taxes étaient également dus. Les données publiques établissent que les noms des parents de Magloire, Serge et Daniella, figuraient sur la liste des personnes à comparaitre dans l’action engagée en justice par la banque. En décembre 2009, la banque a vendu la maison.

Trois mois plus tard, une autre maison achetée par Martelly en août 2007 à « Wiles Road » (Coral Springs) au prix de 267.990 dollars était également confisquée pour non-paiement pendant 6 mois de la mensualité s’élevant à 2,037 dollars.

« Il s’agissait d’investissements gérés par Natacha Magloire ; elle en était entièrement responsable. C’est elle qui le conseillait sur les propriétés à acheter. La banqueroute a frappé les plus grands hommes d’affaires. Même Donald Trump a subi les contrecoups de la crise de l’immobilier. Cela n’a rien à voir avec diriger un pays », conclut le porte-parole de Martelly, Damian Merlo.

L’article du "Miami Herald" sur les déboires financiers de Michel Joseph Martelly survient à un moment où, dans le cadre de la bataille pour la présidentielle du 20 mars, le candidat à la présidence de "Repons Peyizan" est l’objet de critiques acerbes tant sur le plan local que sur le plan international, notamment via internet. La plupart des attaques font état de son incompétence à diriger et de sa propension à verser dans les obscénités tant verbales que gestuelles.

A l’opposé, les défenseurs de sa rivale Mirlande Manigat (RDNP) affublent cette dernière des meilleures qualités, tant sur le plan intellectuel que sur celui de l’intégrité et de la moralité personnelles. Ils la présentent de ce fait comme l’alternative la plus viable pour diriger le pays après René Préval




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