Mise à jour le 18 décembre
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Martelly envisage d’aministier Duvalier et Aristide

L’apaisement et l’adhésion des victimes des deux régimes seront nécessaires pour parvenir à cet acte visant à promouvoir la "réconciliation nationale", dit le Président élu resté flou sur les poursuites judiciaires en cours contre l’ancien Président à vie ; Michel Martelly en visite à Washington avant même la proclamation officielle de sa victoire

Le Président élu Michel Martelly, en visite cette semaine à Washington, a indiqué qu’il "pourrait penser" à une amnistie en faveur de ses prédécesseurs Jean-Claude Duvalier et Jean-Bertrand Aristide, l’ancien dictateur et l’ex-dirigeant Lavalas dont les régimes sont accusés -avec certes des différences de taille- de crimes de sang et de pillage du trésor public.

Le futur chef de l’Etat a cependant assorti cette hypothèse de certaines conditions.

"Nous pourrons éventuellement penser à cela dans la mesure où ceux qui ont été blessés dans le passé comprennent la nécessité de se réconcilier", a affirmé "Sweet Micky" dans un entretien au quotidien La Presse de Montréal publié lundi.

"Avant de penser à cela, il faut faire un travail de sensibilisation et de réconfort pour comprendre les victimes et respecter leurs sentiments", a ajouté celui qui doit succéder le 14 mai au Président sortant, René Préval.

"Leur cas n’est pas aussi particulier" qu’on le croit a déclaré Martelly interrogé sur la situation de MM. Duvalier et Aristide, rentrés tous deux récemment en Haïti après de longues années d’exil.

Le futur dirigeant, qui compte dans son entourage plusieurs figures duvaliéristes, a toutefois pris la précaution de ne pas se prononcer sur ce que devrait faire la justice en cas d’amnistie.

"La constitution d’Haïti ne prévoit pas l’exil. Alors, ils sont bel et bien chez eux et je leur dis bienvenue. S’ils ont eu des problèmes ou s’ils ont mal agi par le passé, cela a à voir avec la justice", a fait savoir l’ancien chanteur de Compas.

"On ne s’empressera pas de prendre des décisions, mais la tendance veut que je penche du côté de l’amnistie et de la clémence, de sorte que l’on puisse penser à demain et non pas au passé. Mais il faudra toujours tenir compte du passé pour ne pas répéter les erreurs", a conclu Michel Martelly.

Président à vie de la mort de son dictateur de père, François Duvalier, en 1971, "Baby Doc" était resté à la tête d’un régime totalitaire jusqu’à son renversement, en 1986, par une insurrection populaire.

Poursuivi depuis son retour, en janvier dernier, pour corruption et détournement de fonds, Jean-Claude Duvalier, 59 ans, fait également l’objet de plaintes pour crimes contre l’humanité.

En revanche, depuis qu’il a retrouvé son pays, il y a exactement un mois, aucune plainte n’a été déposée contre Jean-Bertrand Aristide dont le régime d’inspiration populaire avait sombré dans des dérives autoritaires et la corruption jusqu’à son effondrement en 2004. L’ancien prêtre des pauvres, aujourd’hui âgé de 57 ans, garde un profil bas sur la scène politique.

Concernant son voyage dans la capitale fédérale américaine, le Président élu haïtien doit notamment avoir un tête-à-tête avec la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton.

L’agenda de la visite dévoilée lundi à Port-au-Prince comprend aussi une conférence de presse de Michel Martelly prévue jeudi au national press club et au cours de laquelle il s’exprimera sur sa vision de l’avenir d’Haïti, de la reconstruction post-séisme, de l’aide internationale et de la relance économique.




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