Sans identifier qui de la communauté internationale avait fait pareille proposition, le diplomate brésilien a ajouté que la question de trouver un avion pour transporter le président a même été évoquée.
Le premier ministre haïtien Jean Max Bellerive qui participait à la réunion, a déclaré que s’il s’agit de remettre en question le mandat de M. Préval, il ne faut en aucune façon espérer son appui, toute solution se situant en dehors de la Constitution étant à son avis inacceptable.
Soulignant le silence observé alors par le secrétaire adjoint de l’OEA, Albert Ramdim, présent à la réunion, Seitenfus affirme avoir dû solliciter la parole pour rappeler aux participants que toute atteinte au mandat du président serait assimilable à un coup d’Etat au regard de la Charte Interaméricaine pour la Démocratie.
« J’étais vraiment surpris de constater le silence du secrétaire général adjoint de l’OEA face à l’éventualité que le mandat d’un président légitimement élu soit écourté », a ajouté le représentant sortant de l’organisation hémisphérique.
Interrogé sur le fait de savoir si on lui a formellement notifié sa révocation suite à son interview au journal suisse « Le Temps », Ricardo Seitenfus a répondu que non, mais que, contrairement à sa volonté de rester en poste en raison de la délicatesse de la situation postélectorale en Haïti, le secrétaire général de l’OEA, Jose Miguel Insulza, lui a demandé de « prendre des vacances » alors qu’il lui reste seulement 3 mois de mandat.
« C’est vraiment curieux que le représentant de l’OEA en Haïti soit absent au moment d’une crise électorale. Pourtant, mieux que plus d’uns à l’OEA et au sein de la communauté internationale, j’ai l’avantage de pouvoir dialoguer avec le gouvernement haïtien », a déclaré le diplomate.
Dans cette interview au journal brésilien, Ricardo Seitenfus a repris en substance les considérations qu’il avait faites dans « Le Temps » sur l’échec de l’aide internationale en Haïti et qui lui ont coûté son poste. Il a également soutenu qu’un gouvernement provisoire manquerait de légitimité pour sortir Haïti de l’impasse.