Mise à jour le 18 décembre
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L’épidémie de choléra fait rage dans le Plateau Central selon le GARR

Plus de 500 personnes sont mortes du choléra et plusieurs milliers d’autres hospitalisées dans le Haut et Bas Plateau Central, depuis le mois de janvier 2011, c’est ce qu’ont signalé les comités des Droits humains du Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS) basés dans le département du Centre.

« L’épidémie gagne sérieusement du terrain. Les citoyennes et citoyens sont à bout de souffle. Les rares centres de traitement du choléra (CTC) disponibles dans le Plateau Central sont dépassés dans leur capacité d’accueil. Il ne se passe pas un jour sans que des décès ne soient enregistrés. », selon Vilnor Dormévil, membre du Comité des droits humains de Lascahobas.

Monsieur Dormévil s’est dit inquiet de la carence de CTC dans la région où des personnes en quête de traitement doivent parcourir des kilomètres pour atteindre le centre le plus proche. « La situation est très critique dans les sections communales. La population éprouve de grandes difficultés pour se faire soigner. Les routes menant aux CTC sont en piteux état et les motocyclistes en profitent pour exiger des malades des coûts exorbitants pour le transport. », a déploré le promoteur des droits humains.

Le Haut Plateau Central serait la zone la plus touchée par l’épidémie. De janvier à mai 2011, un bilan de plus de 1000 personnes infectées dont 401 décès a été enregistré dans la commune de Thomassique. Ces décès ont été constatés dans la localité de Bocbanic (400 cas) et au centre ville de Thomassique (1 cas). Il n’existe aucun CTC à Bocbanic ; les personnes infectées doivent parcourir 15 kilomètres environ pour aller se faire soigner dans un centre hospitalier à Cerca-la-Source.

A Los Cacaos, une localité de la commune de Cerca-la-Source, on a enregistré pour la période de février à mai 2011, environ 2500 cas de choléra. 33 des personnes infectées n’ont pas survécu : 21 sont décédées en cours de route et 12 à l’unité de traitement du choléra (UTC) de la zone. Les cas les plus gaves reçus à l’UTC de Los Cacaos sont généralement transférés au CTC du centre ville de Cerca-la-Source.

Toujours entre février et mai 2011, un bilan de 60 personnes infectées dont 7 décès a été signalé à Saltadère, une autre localité de la commune de Cerca-la-source. Aucun CTC n’y est disponible. Les personnes infectées doivent parcourir 8 km à moto pour se rendre à l’UTC de Los Cacaos. Alors que le tarif habituel du trajet à moto à Saltadère s’élève à 250 gourdes, le prix du transport d’une personne atteinte de choléra varie de 750 à 1000 gourdes, informent des sources locales dignes de foi.

La situation dans le Bas Plateau Central n’est pas du tout différente de celle prévalant dans le Haut Plateau Central où plusieurs cas d’infection et de décès ont été également signalés. Dans la commune de Savanette, entre février et mai 2011, plus de 425 cas d’infection ont été observés. Les personnes infectées arrivent de Raspadou, Lagoule, Lyanne Panier, Gros Mombain et Corosse, des localités où les malades doivent s’astreindre à 4-5 heures de marche pour atteindre le CTC du bourg.

A Belladère, depuis le retrait dans cette commune de l’organisme Zanmi Lasante en avril 2011, le nombre des victimes du choléra s’accroit. 782 cas d’infection dont 70 décès ont été enregistrés entre avril et mi-juin 2011. La plupart des malades proviennent de la localité de Baptiste.

Dans la commune de Lascahobas, on assiste aussi à une flambée de l’épidémie de choléra. Entre début mai et mi- juin 2011, un nombre de1255 personnes infectées dont 38 décès a été rapporté au CTC de la ville.

Signalons que les conditions sanitaires dans le Plateau Central sont très précaires : carence de latrines, rareté d’eau potable, etc. En fait, l’eau potable reste un produit de luxe pour la population qui, à ses risques et péril, utilise l’eau des rivières pour le breuvage et le bain.

Face à la résurgence de l’épidémie de choléra qui ne cesse de faire des victimes dans les rangs de la population du Plateau Central, le Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS) et le GARR tirent la sonnette d’alarme pour que les autorités concernées installent des CTC dans les communautés les plus affectées et procurent aux riverains des moyens de purification de l’eau. Ils invitent également les autorités à rechercher les appuis nécessaires en vue de doter ces populations d’installations sanitaires et d’eau potable de manière durable pour éradiquer cette épidémie qui a déjà emporté trop de vies humaines sur le sol haïtien.




BÔ KAY NOU


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