Des médias locaux font état de « 14.000 bulletins truqués » à mettre à l’écart, selon les recommandations de la mission technique de l’OEA, chargée de réaliser ce nouveau décompte des voix sur demande du président René Préval.
Chose certaine, les douze experts de l’OEA dont la mission arrive pratiquement à terme s’apprêtent à soumettre cette semaine leur rapport au gouvernement haïtien.
Ces experts ont promis d’examiner l’impact des votes susceptibles d’être invalidés sur les résultats définitifs du scrutin présidentiel, a rapporté Rosny Desroches, directeur exécutif de l’Initiative de la société civile, qui prenait part à cette rencontre.
Les techniciens de l’organisation hémisphérique ont jugé nécessaire de discuter également avec des organisations nationales d’observation électorale avant d’acheminer ce rapport aux autorités locales et au Conseil permanent de l’OEA. M. Desroches estime que cette démarche aurait pu être entreprise avant le démarrage de ce processus de vérification.
En attendant la publication officielle de ce rapport tant attendu, le Conseil électoral provisoire (CEP) fait des mises en place, avons-nous appris, afin que le second tour de ces scrutins soit tenu dans les plus brefs délais après la proclamation des résultats définitifs du premier tour. Un rapport qui, de l’avis du chef de l’Etat haïtien, permettra aux conseillers électoraux de préparer plus facilement ce second tour qui ne pourra pas se dérouler avant le 7 février.
De son côté, le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, en attente aussi de ce rapport, n’écarte pas la possibilité d’une annulation de ces élections. « Si la mission de l’OEA conclut qu’une annulation ou une nouvelle élection doit être considérée, certainement cela nous intéresserait de comprendre comment ils sont arrivés à cette conclusion », a déclaré vendredi Cheryl Mills, conseillère et chef de cabinet de la Secrétaire d’Etat américain, Hillary Rodham Clinton.
Des rumeurs persistantes font croire que Mirlande Manigat (RDNP), Jude Célestin (INITE) et Michel Martelly (« Repons Peyizan ») prendront tous part au second tour. Ces trois candidats à la présidence, on se le rappelle, sont arrivés en tête au premier tour avec respectivement 31%, 22% et 21% des suffrages, selon les résultats contestés du 7 décembre 2010 qui ont entrainé des manifestations violentes dans le pays pendant plusieurs jours.