M. Aristide a pris l’avion en fin de journée jeudi à l’aéroport de Lanseria près de Johannesburg en compagnie de son épouse, de ses deux filles ainsi que de plusieurs autres personalités dont son avocat Ira Kurzban et de l’acteur Danny Glover.
L’ancien chef d’Etat qui s’exprimait en langue zoulou a fait savoir que le grand jour est arrivé, le jour de dire au revoir et de rentrer à la maison’, a-t-il dit, lors d’une conférence de presse, ajoutant que son retour fera la joie de millions de personnes qui l’attendent depuis des anneees.
Il a également exprimé sa tristesse de quitter des amis, ses "frères et soeurs d’Afrique du Sud", et remercié le gouvernement sud-africain, le président Jacob Zuma, l’ex-président Thabo Mbeki, et "notre cher Madiba" (Nelson Mandela).
Il a asuré qu’il n’oubliera jamais ses sept années sud-africaines’.
L’avion qui ramène l’ancien chef d’Etat devrait atterrir vendredi matin entre 9:30 et 10heures à l’Aéroport international de Port-au-Prince où la population a été appelé à l’accueillir en grand nombre.
La région de Tabarre, particulièrement le quartier de la résidence de M. Aristide, est l’objet depuis le debut de la semaine de toutes les curiosités.
Ce jeudi encore, de nombreuses personnes (haïtiens et étrangers) étaient rassemblées devant le portail de la maison.
" Nous nous rendons compte que l’exil n’a fait qu’augmenter la popularité de M. Aristide. 7 ans en dehors du pays n’ont pas reussi à entamer cette popularité", a témoigné une touriste américaine.
A quelque mètre du portail, une marchande de fruits a fait savoir"C’est un jour nouveau jour qui se lève. Il y a 7 ans que nous en rêvons.
Un étudiant de la faculté de droit a indiqué pour sa part que Aristide, même s’il n’a plus constitutionellement le droit de briguer un 3ème mandat , même s’il a maintes fois répété qu’il revient pour se mettre au service de l’education, vient quand même, a-t-il dit, sauver la classe politique rudement éprouvée ces dernières années.
Son propre parti, Fanmi Lavalas a été par 2 fois exclu sans raison, du processus électoral par le Conseil électoral provisoire qui organise dimanche le 2ème tour d’élections présidentielles et législatives controversées. Les candidats à la présidence en lice pour le second tour se montrent prudents dans leurs commentaires sur le retour du président, quand ils ne l’accueillent pas favorablement. Il y va d’une question de votes, car s’il est sûr que le président Aristide ne se prononcera pas sur le dossier électoral, sa seule presence peut faire la différence.
Et c’est probablement ce que craignent quelques secteurs locaux et internationaux qui redoutent son retour