« Le droit des victimes à être traitées dignement n’est pas respecté. Les gens vivent depuis deux mois dans des conditions d’entassement et de promiscuité insoutenables. Un million quatre cent mille personnes n’ont pas encore d’abri sûr », rappellent Geneviève Jacques et Benoit Vandermeerschen de la FIDH, en mission en Haïti.
En attendant les pluies...
La perspective de la saison cyclonique fait redouter le pire à la FIDH. “Si le séisme du 12 janvier n’était pas prévisible pour ce jour précis, en revanche, les dégâts humains qui seront provoqués par la saison des pluies qui s’annonce sont, eux, totalement prévisibles, mais pour le moment aucun plan n’a été annoncé”, souligne la mission lors d’une conférence de presse.
“La distribution de nourriture est non seulement précaire mais aléatoire. Les gens vivent dans l’attente. Heureusement, il existe beaucoup de partage et de solidarité entre les gens. C’est cette organisation des Haïtiens qui a permis qu’il n’y ait plus de chaos à l’heure actuelle”, font-ils remarquer après avoir visité 6 camps de victimes du séisme à Port-au-Prince, Peguyville (périphérie est), Petit-Goave et Léogane (Ouest).
“La plupart des gens n’ont reçu de l’aide qu’une fois, par exemple un sac de 25 kilos de riz il y a un mois et demi, et depuis ne savent toujours pas s’ils recevront autre chose. Apparemment, les méthodes diffèrent d’un camp à l’autre. Certains camps ont des cartes, d’autres pas. Cette façon de rendre dépendant les gens de l’aide extérieur est très préoccupante.” La FIDH pointe à ce niveau le manque flagrant et cruel d’information aux sinistrés sur leur avenir.
La FIDH se dit également préoccupée par les conditions de vie et les conditions sanitaires particulièrement inadaptées aux femmes enceintes, aux bébés et aux nombreuses personnes amputées des suites du séisme du 12 janvier dernier.
“Il faudra à l’avenir être attentif à cette nouvelle part de la population que vous ne connaissez pas”, déclare Benoit Vandermeerschen s’adressant aux journalistes présents lors de la conférence de presse.
La réinsertion des personnes handicapées suite au séisme doit trouver une place à part entière dans la société haïtienne. La sécurité dans les camps inquiète également la FIDH. “Les forces internationales présentes devraient être visibles aux côtés de la Police Nationale d’Haïti (PNH), particulièrement la nuit”, souligne Vandermeerschen.