Après les turpitudes de ces dernières années orchestrées par des acteurs malveillants et malhabiles, aucune autorité politique ou force d’argent d’ici ou d’ailleurs ne peut prétendre détenir la vérité, ni nous faire la leçon aujourd’hui, et nulle voix n’est autorisée à s’arroger le droit d’imposer à la nation, en dehors de la Loi-Mère, une solution qui, de toute manière, au vu de ces derniers mois, prouve sa totale vacuité.
Nous refusons d’accepter qu’un pouvoir, quel qu’il soit, veuille transformer, par la duperie ou la force, nos institutions en foyer de délinquance avec, de surcroit, l’appui de certains secteurs d’une communauté internationale inepte, dépourvue d’état d’âme.
Il est temps que cesse cet éternel chassé-croisé pour le pouvoir entre clans rivaux dans la médiocrité, la délinquance, la corruption, conduisant à la dépréciation et à la destruction de l’État, à la banalisation de la démence et à l’exclusion de larges secteurs, au détriment de tout un peuple résistant et combatif qui ne demande qu’à vivre dans la paix et dans la dignité dans sa patrie.
Nous citoyens haïtiens, écrivains et intellectuels nous exigeons que nos hommes et femmes de pouvoir fassent preuve des qualités d’hommes et de femmes d’État et qu’ils se penchent enfin, au bénéfice du peuple, sur les grands dossiers qui interpellent la nation : l’exclusion sociale, la perte de la souveraineté nationale, la pauvreté chronique, les traumatismes et séquelles du séisme du 12 janvier 2010, les ravages du choléra.
Fait, à Port-au-Prince, le jeudi 9 décembre 2010
* Claude C. Pierre, poète-professeur
Gary Victor, écrivain