Au début cet homme voulait faire l’élevage des cayes mais, malgré toutes les démarches entreprises, il comprit qu’un jeune sans diplôme ne peut pas réussir dans ce pays et ce, malgré les belles paroles des politiciens.
L’idée de la « Savane des Esclaves » lui est venue à la suite d’un stage de six mois concernant la création d’entreprise dans le domaine de l’agriculture. Par la suite, son dossier a été rejeté par les organismes de l’Île sous prétexte qu’il n’avait pas les diplômes nécessaires.
Le terrain était pourtant là, c’est le maire de la commune des Trois Îlets qui lui avait cédé pour faire de l’élevage. Il précise d’ailleurs qu’entre autres galères pendant ces années il a dû subir le départ de sa femme car il n’avait pas les moyens de subvenir aux besoins de la famille : « Sans argent, sans boulot, pas de femme ici mon ami ». Il se souvient alors que ses grands parents lui disaient, quand il était plus jeune, d’aller courir dans la savane pour les laisser tranquille. Voilà l’aventure de la « savane des esclaves » qui commence. Il a fallu qu’il travaille encore très dur pour construire les maisons et organiser l’accueil des visiteurs. Aujourd’hui il est fier de son travail, il reçoit en moyenne 100 visiteurs par jour sans compter les écoles locales qui viennent en nombre, les voyages organisés et les élèves qui viennent des Etats-Unis ou de la métropole ... Parmi les visiteurs, il se souvient d’un africain qu’il a vu pleurer comme un enfant et qui lui a dit MERCI pour son travail. Ce souvenir le remplit de satisfaction.
Le travail n’est pas fini pour autant car il a pour objectif d’aller en Afrique récupérer quelques ustensiles des grandes personnes… en tout cas de ceux qui restent. Il voudrait rapporter aussi une cascade d’eau et trois petites maisons comme celles qu’il a déjà construit.
Les gens sont stupéfaits lorsqu’ils apprennent que tout a été réalisé par lui seul : les maisons, le lac, le parcours etc…
Les aides de l’état :
Il n’a reçu aucune aide de l’état ni de la région. Les martiniquais sont fiers cependant de ce qu’il a réalisé sans aide financière et ils le remercient lorsqu’ils viennent visiter la « savane ». Les enfants en particulier sont sensibles car beaucoup d’entre eux ignoraient cette tranche de leur histoire. « Oui mon ami, comme tu dis si bien… comprendre mal est pire qu’ignorer ».
Que pensent les élus de la Martinique de son initiative ?
Il n’y a eu aucune visite des élus, que ce soit ceux de la région ou des mairies … aucune jusqu’à présent. On pourrait croire que ce projet représente une honte pour eux…
Gilbert n’est pas seulement un homme imaginatif. Il nous explique également comment on peut guérir des maux quotidiens grâce aux plantes. Il a d’ailleurs décidé d’écrire un livre sur les pouvoirs des plantes dont il a le secret.
Historique :
Ouverture officielle au public en 2004
Gilbert Larose s’est toujours intéressé au mode de vie de ses grands-parents, à leurs savoirs, leurs coutumes et leurs traditions.
Persuadé que cette culture ne doit pas se perdre mais mérite au contraire d’être connue et reconnue par tous, il a voulu la mettre au cœur de la société martiniquaise d’aujourd’hui.
C’est ainsi, qu’en 2000, Gilbert a eu l’idée de bâtir un Village Antan Lontan.
Soutenu et aidé par sa famille et ses amis, sans aide ni subvention, avec uniquement l’héritage de ses ancêtres et le respect des traditions, « la savane des Esclaves » est née au cœur du quartier la Ferme en 2004.
Situé dans la campagne des Trois-Ilets, quartier La Ferme, c’est un parc de 2 hectares, en lisière de forêt.
Dès l’entrée, vous remarquerez des cases, habitations traditionnelles, type 1900. Palissades en bois, sols en terre battue et toitures en feuilles de canne, elles constituent le Village Antan Lontan.
C’est au cœur de ces cases que vous aurez l’occasion de vous plonger au coeur de l’histoire et des traditions de la Martinique.
Voir le site : www.lasavanedesesclaves.fr