L’île Rodrigues, l’île des Miracles, l’île Mystérieuse, L’île aux Trésors, l’île Authentique, l’île Hors du Temps..,
la Cendrillon des Mascareignes, l’île de l’accordéon, l’île nature, l’île bleue voilà autant de titres attribués à ce petit cailloux posé au milieu de l’Océan indien pour justifier son authenticité et sa spécificité vis à vis des deux autres îles des Mascareignes, l’île Maurice et l’île de la Réunion.
Elle se situe entre les limites de 63° 20’ et 63° 30’ est et 19° 40’ - 19° 46’ sud. L’île, d’une superficie de 110km2, s’étend sur 18 kms en longueur de Pointe Coton à l’est à Plaine Mapou à l’ouest et sur 8 kms en largeur, de Jean Tac au nord à Pointe Port Suet (Port Sud Est) au sud.
Petite par sa taille mais grande par son âme, Rodrigues offre un relief plissé avec une succession de vallons sur ses flancs nord et sud fuyant vers la mer. Le plus haut point de l’île, le Mont Limon, culmine à 398 m du niveau de la mer. Ce dernier domine l’immense lagon de plus de 200km² aux tons de bleu camaïeu et parsemé de quelques 18 îlots, déserts pour la plupart.
L’île Rodrigues obtient son nom d’un pilote navigateur Portugais Don Diego Rodriguez qui la ‘découvrit’ en 1528 quoique un des cartes antérieures arabes réalisée au XIIe siècle par le géographe arabe Al Sharif El-Edrissi, représente clairement les trois îles des Mascareignes portant les noms de Dina Moraze (Rodrigues), Dina Arobi (Ile Maurice), Dina Margabin (Réunion). Au alentours de 1601, les Hollandais s’y arrêtèrent à plusieurs reprises pour se remplir leurs cales en nourriture et de l’eau sans réellement s’y établir.
La première colonisation de l’île en 1691 échoua à un groupe de sept Huguenots fuyant l’Edit de Nantes et mené par François Léguât. Ils y restèrent que deux ans pour cause de solitude et de manque de ... compagnie féminine. Rodrigues fût de nouveau abandonné à son sort pendant une longue période car elle se trouvait à l’écart de la route des Indes et des épices, mis à part quelques vaisseaux qui y firent escale, le temps de charger leurs cales en tortues vivantes, disparues depuis.
Par Rosaire Perrine