Mise à jour le Février 2022
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Jeudi 25 avril 2024 16:15 (Paris)

Être actrice : une profession de démonstration

Fabienne Colas, Fondatrice du Festival International du Film de Montréal transcende l’héritage folklorique de son pays

par Marie-Flore Domond

« Les femmes disent qu’elles veulent qu’une chose. Mais en réalité, elles désirent tout le reste. »

A la deuxième édition du Festival International du Film Haïtien de Montréal, je m’étais enflammée d’une irrésistible action citoyenne. Libérée de toutes contraintes, je m’étais procurée un passeport donnant accès aux projections consignées à la programmation complète de l’événement. Profitant du passage occasionnel de plusieurs idoles du grand écran haïtien, j’avais réalisé quelques entrevues plus satisfaisantes.

De toute évidence, j’étais loin de ces excès, lors de la plus récente édition. Dès le départ, mon choix était fixé sur film parmi les cinquante autres à l’affiche. Cette sélection particulière n’était nulle autre que MINUIT : le long métrage qui a initié l’ouverture de la quatrième édition.

Il existe cependant, un motif bien fondé à cette désignation !

Par-delà la simplicité du titre se dissimule une puissante dimension para psychologique. Midi et Minuit ne représentent-ils pas deux espaces médianes du temps qui mettent en mouvement les forces maléfiques et /ou bénéfiques… Ainsi donc, ces deux périodes de toutes les éventualités évoquent également l’heure du renouveau.

Par-dessus tout, Minuit est une réalisation conçue d’une femme (scénariste, Sophia Désir) et portée à l’écran par une autre femme (Réalisatrice, Fabienne Colas).

J’ai anticipé que le roman d’animation de ces deux femmes modernes ne s’encombrait pas de trop de subjectivité. Ce serait probablement un reflet impertinent de notre société actuelle. Jusqu’à un certain point, la prévision était juste. Le thème de l’homosexualité comme toile de fond, l’étalage des sentiments déguisés et l’influence corrosive d’une mère qui est nourrie d’ambition immoralement démesurée ne démentent pas l’audace de jeunes femmes.

Les deux complices ne se sont non plus privées de mettre en relief les conséquences du charme et de la séduction au féminin. Généralement, je condamne les propos sexistes. Cette fois, je suis forcée d’admettre que le jeune homme qui a perçu l’esprit avant de cibler le sourire, les yeux et les seins de sa courtisane était en danger.

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Du point de vue de la sorcellerie, j’ai été saisie d’une toute autre impression, étant donné que l’intrigue principale de l’histoire est basée sur le vodou.

A mon avis, la dévotion malveillance est omniprésente chez un protagoniste en particulier, mais en réalité le dénouement magique n’opère pas suffisamment pour être pleinement convainquant. Qu’il soit fictif ou non, le récit ne s’oppose nullement aux nombreux clichés de diabolisation qui pèse sur la religion vodouesque.

Sur le plan symbolique, la première scène qui met en lumière une prêtresse en transe statuant sur l’état incurable du jeune homme malade est très réussie par la configuration plausible des accessoires, le langage du personnage, son gestuel, son costume et tout.

Toutefois, la scène de la cérémonie finale où Charlotte incarne la seconde mambo manque un peu de rigueur. De plus, le décor ne semble pas tout à fait approprié et ne respecte pas la hiérarchie des esprits dans le rituel de la religion du vodou.

Le dilemme étant présenté sous forme d’une messe noire, Guégé Nibo n’est-il le dieu de la mort ?

Baron Samdi n’est-il pas le gardien incontesté des causes funestes !

Il serait donc préférable de créer une ambiance beaucoup plus sombre en agençant des couleurs mauves et noires, avec un crâne bien en évidence aux pieds des deux antagonistes étendus par terre.

L’image de Saint Gérard et de son escouade en grand plan serait plus impressionnante que cette mise en scène du personnage vêtu d’un blanc immaculé superposé sur du rouge dominant !

En résumé, c’est la prêtresse identifiée au début de l’aventure qui devrait présider la cérémonie de la fin en signe de renfort.

Toujours par esprit d’association, l’idée d’une horloge sonore qui sonne les douze coups de minuit serait géniale.

Outre ces petites attentes inassouvies, je rends un sincère hommage à l’insolence des dialogues, au rythme bien cadencé du scénario et à la clarté des images, bref l’aspect technique du long métrage.

Bravo de nous avoir proposé de si beaux et vivants personnages principalement Patrick, Shaina et toutes les autres entités de soutien sur grand écran.




BÔ KAY NOU


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