Le Code civil, traduction de la réaction alors à l’œuvre en métropole à travers le régime napoléonien mais qui fut plus considérable encore aux colonies par la négation des acquis et principes révolutionnaires, a donc cohabité pendant un demi-siècle avec le Code noir et la ségrégation infligée aux libres de couleur, instituant un régime juridique spécifiquement colonial à la Guadeloupe. En ce sens l’histoire coloniale éclaire d’une façon particulière l’histoire nationale, et conduit à nuancer de nouveau le mythe d’un code civil démocratique et révolutionnaire, qui sévit encore parfois de nos jours.
Après l’abolition de 1848, comment les populations affranchies ont-elles été intégrées à l’ordre civil ?
Comment ont-elles acquis un état civil, notamment un patronyme ? plus largement, comment les modèles juridiques français véhiculés par le code civil, spécialement celui de la famille, se sont-ils imposés à la réalité sociologique des populations sorties de la servitude ? Enfin, quelles piste comparatives peut-on tracer avec les autres D.O.M. (Martinique, Guyane) et la République d’Haïti ? Voilà quelques questions auxquelles tente de répondre cet ouvrage.
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