Selon le GARR ,ces Rapatriés-es ont été, pour la plupart, reconduits dans la soirée sans aucun mandat de rapatriement, en dehors du Protocole d’accord sur les mécanismes de rapatriement paraphé entre les gouvernements haïtien et dominicain en décembre 1999. Le Point a de ce Protocole interdit les rapatriements nocturnes alors que le Point b fait obligation aux autorités dominicaines de remettre à la personne rapatriée un document attestant qu’elle a été reconduite.
Parmi ces personnes rapatriées, figure un originaire de Jacmel (Sud-est d’Haïti) qui vivait en République dominicaine depuis une vingtaine d’années. Il avait été arrêté tandis qu’il rentrait de son boulot. Il faisait partie d’un groupe de 67 Haïtiens interceptés dans la soirée du 23 juillet 2011 pour être reconduits ensuite à la frontière.
« Ce 23 juillet 2011, j’étais en train de regagner mon domicile quand des militaires dominicains m’ont fait signe d’arrêter pour ensuite me reconduire aux environs de 8 heures du soir à la frontière de Belladère. », a-t-il déclaré.
Il a fustigé le comportement des autorités dominicaines qui, dit-il, ne prennent même pas en compte les travailleurs et résidents haïtiens qui vivent depuis plusieurs années dans le pays. « Comment pouvez-vous imaginer qu’après avoir vécu 23 ans là-bas, les militaires décident de me rapatrier sans me donner la possibilité de récupérer mes avoirs et même dire au revoir à mes proches. », s’est-il plaint.
D’autres personnes rapatriées au cours du mois de juillet 2011 disent craindre de l’avenir des travailleurs haïtiens-nes en territoire voisin où leurs droits ne cessent d’être constamment violés. Ils ont, par ailleurs, critiqué le laxisme des autorités haïtiennes qui, selon eux, ne font rien pour protéger les Haïtiens-nes en territoire voisin. « Nous sommes vraiment préoccupés-es par le silence de l’Etat haïtien qui ne dit rien vis-à-vis des violations fragrantes et constantes des droits des ressortissants haïtiens-nes dans ce pays. », a critiqué une rapatriée.
Le GARR se dit profondément préoccupé par la recrudescence des rapatriements massifs accompagnés dans la plupart des cas, de violations graves des droits de la personne comme les séparations de familles, l’impossibilité pour les victimes de présenter leurs documents, d’alerter leurs proches ou de récupérer leurs biens, conformément au protocole d’entente signé par les deux pays sur les rapatriements et les prescrits des Conventions Internationales.