Cinq des conseillers électoraux, dont le président Gaillot Dorsinvil, n’ont pas répondu jeudi à l’invitation du commissaire du gouvernement a.i de Port-au-Prince, Me Sonel Jean-François, dans le cadre de l’enquête ouverte sur les fraudes ayant entaché les dernières élections.
Refusant de s’exprimer au micro des journalistes, le chef du parquet, en poste depuis deux semaines, a promis d’intervenir sur l’objet de l’invitation et le refus de comparaître des intéressés lors d’un point de presse dont la date n’a pas été précisée.
Seul le conseiller Ribel Pierre s’est fait représenter par son avocat, Franck Wisney Jean-François, qui s’insurge contre l’accusation d’association de malfaiteurs portée contre son client dans le but, estime-t-il, de ternir son image.
Arguant que le parquet n’a aucune compétence légale pour auditionner ou poursuivre les membres du Conseil électoral provisoire, Me Jean-François affirme néanmoins que Ribel Pierre veut se montrer coopératif et rester à la disposition du parquet.
Dans la foulée, il a reproché au commissaire du gouvernement de maintenir les mesures d’interdiction de départ dont sont frappés plusieurs conseillers électoraux y compris son client en dépit des recommandations contraires du rapport final de l’enquête sénatoriale sur les présumées fraudes électorales.
Il y a quelques semaines, le prédécesseur de Sonel Jean-François, Harrycidas Auguste avait déjà tenté sans succès d’interroger les membres de l’institution électorale, parmi eux le président Gaillot Dorsinvil, objet de graves accusations selon lesquelles l’attribution de divers sièges au Parlement aurait été monnayée.
Sans convaincre, ceux qui gardent encore leurs fonctions au sein du CEP pratiquement dysfonctionnel assimilent ces accusations à une campagne calomnieuse, mais peinent à justifier la conduite désastreuse du processus électoral ayant débouché sur des crises en cascade et l’ingérence sans bornes de la communauté internationale dans la validation des résultats définitifs