Le délégué de l’ouest, Gonzague Edner Day, a dénoncé jeudi des menaces de mort proférées contre lui par des individus armés ayant semé le trouble dans la journée à Cité Soleil (banlieue nord de Port-au-Prince) où des incidents violents ont marqué la fête de l’Immaculée Conception, sainte patronne du bidonville.
Selon le récit du représentant direct de la Présidence, des personnes ont été blessées, des barricades de pneus enflammés érigées et des pare-brise de véhicules cassés par des jets de pierre lorsque des protestataires se sont mis à manifester leur colère devant l’absence d’une aide officielle pour la célébration de la fête religieuse.
Evoquant des difficultés d’ordre budgétaire, la délégation avait, en effet, refusé de donner suite à une demande d’assistance financière dont le montant était de 23 millions de gourdes.
Gonzague Edner Day, qui affirme que son administration entend sévir contre ces pratiques violentes, rejette, par ailleurs, catégoriquement, les accusations de vol que ces mêmes individus ont portées contre lui mercredi en présence du Président Michel Martelly. Selon leurs dires, il aurait détourné dix-sept millions de gourdes.
« Si j’étais un voleur, je ne serais plus délégué, car, le Président ne m’aurait pas toléré », a déclaré tendu, lors d’un point de presse, M. Day qui affirme avoir été aussi traité de « macoute ».
Le responsable est issu d’une famille duvaliériste notoirement connue.
Il s’agit là de la première attaque frontale venue de la rue contre un haut responsable du régime de Michel Martelly. Cependant, il est à noter que depuis quelques jours, dans différentes régions du pays, il y a une montée progressive d’une certaine contestation contre la politique du Président qui, de l’avis de certains, serait au service des intérêts d’un clan au détriment de ceux des éléments dits de la « base » ayant contribué à son avènement au pouvoir. spp/Radio Kiskeya