La loi du plus fort qui est une vieille règle de notre humaine condition a pris les habits neufs des nouvelles technologies se parant ainsi d’une redoutable efficacité.
Les « armes intelligentes » chez les puissants et la « bombe humaine » chez les croisés du terrorisme ont plongé l’humanité dans un nouvel « absurde » et banni tout sentiment de compassion et d’empathie assimilé à de la faiblesse. Il s’est agi de transformer l’homme en une véritable machine à détruire les cibles et à engranger du profit par tous les moyens.
Les gladiateurs du nouveau siècle se retrouvent aujourd’hui dans toutes les strates de nos sociétés n’épargnant nullement les jeunesses du monde qui renouent de plus en plus avec les lois du « Klan ».
Le « no rules » est devenu une pratique prisée et célébrée au détriment du civisme et de l’empathie réservée aux « faibles » et aux fainéants. La vie devient pareille à ces jeux cruels de télé réalité où l’on élimine ceux qui ne savent pas survivre dans la nouvelle jungle cathodique.
La crise est l’occasion d’une redéfinition de nos rapports avec autrui…et de réintroduire du sens dans notre vie. Contre toute la toute puissance d’une raison désincarnée, c’est peut-être l’occasion de revenir à la philosophie et au questionnement des mythes positivistes.
La foi en un progrès économique autonome de tout projet de solidarité humaine est une mystification idéologique dangereuse pour la démocratie.
La société haïtienne ne saurait faire l’économie d’un tel débat, tant cette problématique fait corps avec notre avenir en tant que nation.
L’absence de consensus comme un minimum vital met à mal notre projet de « nation building » et ruine toute aspiration au bien commun.
Certaines initiatives de la société civile comme celle déroulée ce samedi 13 mars à l’Université Quiqueya est un bon début pour un dialogue contradictoire et productif autour du « que faire » pour Haïti.
C’est une première passerelle jetée sur le gouffre immense de l’incivilité et de la méfiance qui mine nos rapports sociaux. Il n’est pas dit que les valeurs de respect mutuel et de solidarité soient l’apanage exclusif de quelques bonnes âmes en sandales.
« L’ultimate fighting » en politique et dans les rapports sociaux sans la médiation institutionnelle ne peut conduire qu’à une société où nous serons tous « mò rèd depi o pa » comme des gamins insouciants dans une partie de billes « tout vis tout kondisyon ».