Mise à jour le 18 décembre
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29 novembre, 22 ans après : N’oublions pas nos électeurs massacrés !

Une indifférence générale a marqué dimanche le 22e anniversaire du massacre du 29 novembre 1987 qui avait vu des "tontons macoutes", bénéficiant du soutien total des Forces Armées d’Haïti, abattre des dizaines d’électeurs.

Un commando lourdement armé fit avorter définitivement les premières élections démocratiques de l’histoire du pays en commettant un carnage dans un bureau de vote à la ruelle Vaillant (centre-est de la capitale).

Un cameraman dominicain venu couvrir l’événement, Carlos Grullòn, fut dénombré parmi les victimes.

Des civils ouvraient le feu sur des gens en pleine rue et forçaient les citoyens à se terrer chez eux, la peur au ventre.

Devant une capitale transformée en cimetière et des attaques terroristes multiformes contre la machine électorale, un peu partout à travers le pays, le Conseil électoral provisoire dut, la mort dans l’âme, suspendre les opérations de vote.

Le Conseil national de gouvernement (CNG), un pouvoir néofasciste ayant à sa tête les généraux Henri Namphy et Williams Régala, laissa tomber son masque. Après une nuit de guérilla au cours de laquelle d’interminables détonations avaient enlevé le sommeil aux familles, le duo de choc prononça avec cynisme, le dimanche 29 novembre, en milieu de journée, la dissolution de l’institution électorale accusée d’avoir "failli à sa mission".

Au péril de leur vie, de leurs privilèges et au prix d’actes criminels dévastateurs contre leurs biens, les conseillers de l’époque restèrent soudés jusqu’au bout dans l’adversité et firent une rare démonstration de courage et de patriotisme face à la démence des duvaliéristes, des militaires et de leurs alliés tapis dans l’ombre. Dans ce CEP historique, on retrouvait Ernst Mirville (Association des journalistes haïtiens, AJH, président), Me Pierre C. Labissière (justice), Emmanuel Ambroise (secteur privé, décédé), pasteur Alain Rocourt (église protestante, décédé), Marc Alex Guerrier (église catholique, décédé), Philippe Jules (coopératives, décédé), Carlo Dupiton.

Ces conseillers bénéficièrent de la collaboration indéfectible de Marc-Antoine Noël, directeur général du CEP, et de la bravoure exceptionnelle de Jean-Robert Sabalat (décédé), alors président du BED de l’Ouest et futur ministre des affaires étrangères et Sénateur de la république. spp/Radio Kiskeya




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