Les conventions actuelles qui se déroulent à une semaine d’intervalle interviennent à un moment très sensible de l’histoire des Etats-Unis, le rêve américain est agité de soubresauts économiques et certains économistes reprochent aux conservateurs : la mise à mort du new deal.
Ce « nouveau contrat social » qui avait sensiblement réduit les inégalités et fait des Etats-Unis, une société de grande classe moyenne.
« A la mer égale de notre économie répondait un climat politique tempéré et bipartisan » commente l’économiste Paul Krugman qui trouvait l’époque de sa jeunesse assez belle du moins sur le plan économique, par rapport aux années 90 qui semblèrent selon lui ramener le calendrier économique américain aux années 20.
Sur le plan des relations internationales, le monde se complique avec l’éveil du dragon chinois et le « ippon » du président Poutine, pratiquant de judo à ses heures, au président Georgien, redessinant ainsi la carte du Caucase.
Toute chose qui vient compliquer la donne internationale et marquer le retour d’une Russie d’autant plus ambitieuse qu’elle a souffert du complexe de la « panne » de puissance. Les immenses réserves russes de gaz mettent la Russie à l’abri des humeurs des fonds spéculatifs et le pays dispose d’un matelas financier qui lui permet de tenir tête à l’occident sur le front georgien orchestré comme un retour de boomerang à l’indépendance du Kosovo salué par américains et européens.
La convention républicaine devait apporter certaines réponses aux américains sur l’état des lieux controversé de leur leadership mondial depuis que, triomphalistes, des néo-conservateurs ont voulu faire cavaliers seuls sur certaines questions mondiales en surfant sur des conflits régionaux : convaincus qu’ils sont de la puissance persuasive et dissuasive de l’Amérique dont les trompettes de Jéricho de la politique étrangère de Reagan auraient fait tomber le mur de Berlin.
Mais la convention devra convaincre que le choix de Sarah Palin comme colistière du candidat Mc Cain n’est pas fantaisiste. Et que cette femme dont la fille de 17 ans est enceinte et célibataire peut faire le poids sur le ticket républicain. Une dame dont l’histoire personnelle est loin d’être banale et qui s’est montrée dans les étendues froides de son Alaska une redoutable femme politique et dit-on « de nombreux cadavres » de politiciens retors gisent sur son passage. Son profil serait donc à mi-chemin de la « soccer mom » et de la Calamity Jane des westerns américains.
Conservatrice bon teint au propre comme au figuré, elle est membre de la National Rifle Organisation et les humoristes disent qu’elle tire mieux que l’actuel vice-président qui avait blessé par accident, un chasseur de ses amis.
La convention se poursuit jusqu’à ce jeudi et nul doute que le patriotisme et l’expérience seront les thèmes privilégiés des principaux orateurs républicains. Un show pour l’heure plus sobre que celui de la semaine passée, du moins dans les premières heures.