que passe dans le vent la faim la soif la liberté
aux vœux de voyage formulés à chaque rendez-vous de poète gâté au premier cri du geai impérieux
le rappel instantané de l’abandon
car ces élégies dites dans les mouvements de femmes aux corps d’acrobate
de la hanche aux gestes de perdrix bouleversé par la gourmandise des seins si solidement attachés au thorax de ton rivage
fille sauvage
parmi les brunes
étincelles du poète agité
de tant de gestes de dromadaire
deux mains joyeuses d’une étrangère
ma Reine
de sa bouche et de celle qui accompagne ce fragment de mon corps de coupe anonyme qui est vie
vivante verge des soirs atomisés
captive dans la poursuite de l’oiseau migrateur sous verrous
il est écrit que les hommes et les villes n’aiment pas les cicatrices
minuscules au friselis d’un cœur joyeux
et la mue du jeune aubier au remuement de la terre ferme
amant des territoires de l’espace des solitudes
deux doigts d’une main étrangère à honorer sa bouche osseuse de chair des tribus des peuples à tout casser comme des filles de joie en cours de création
tombes d’eau et de chants où les poètes ne parlent plus dans la respiration des belettes aux appétits de grandes orgues
une main d’effeuillaison qu’accueillent les sept femmes qui accompagnent la féminine hydre dans l’oubli double de la rose
une jambe étrangère une biche et un saule qui bravent le vent la corrosion et les cyclones
une tendresse de ressuscité dans les feuillets de l’enfance et des larmes épisodiques d’être heureux
mémoires d’Ève et de tous les fruits défendus d’acajou ou d’églantiers en abats de pierres au milieu de la ville
ma Ville d’ardentes fleurs dans des larmes mal versées
Adam de tous les continents arraché dans des allégories ou l’écart d’une plante
comme l’aire d’une feuille où s’étale ma femme dans le silence
ma seconde fille aux yeux d’amande et de vie m’a rassuré du temps de la besace de l’amoncellement des heures et de la solitude des cœurs mais la première aux longues tresses noires de nuit d’hiver m’a tant appris
le geste d’aimer
le geste essentiel du peintre ramolli dans la peinture de l’homme préposé au gouvernail de la barque aux scarabées
ô belles aux bouches bées d’allégresse Ô fauves belles de nuit
amantes chaudes dévorantes aux petits pieds
est-il aussi écrit que j’accepte d’exister dans l’infini de celles qui accueillent et accompagnent les arbres et le phoenix le daim et la rosée l’Aïeul tatoué comme une icône
dix mille vingt mille cent mille se lèveront comme un seul homme à la conquête de la faim la soif la liberté
du triomphe des peuples sans souvenirs ni paroles
Laval, 21 septembre 2007