Un gouvernement dont les mesures concernant le rétrécissement du budget alloué à l’éducation et le manque d’opportunités pour les générations montantes ont été mal vécues par les groupes de jeunes organisés au sein du vaste mouvement anarchiste grec.
La crise politique, les scandales financiers sont autant de chiffons rouges qui excitent un « taureau » que les partis politiques et les syndicats ont du mal à saisir par les cornes.
La récupération du mouvement étudiant s’avère bien difficile en raison de l’impuissance des structures politiques traditionnelles a donné une forme politique institutionnelle à ce qui s’apparente à une amère montée de bile.
La « foule délinquante », selon le titre d’un essai du 19e siècle italien, qui a rasé 335 magasins n’est pourtant pas d’origine plébéienne, qu’est-ce qui explique qu’elle soit autant fascinée par le vide et la violence pure et dure et contagieuse qu’on attribue trop souvent aux « partageux » ?
C’est sûrement le fruit d’un malaise qui a une explication économique mais plus subtilement doit participer d’une pathologie des sociétés malades de la crise du lien social et où les valeurs de solidarité fondent comme beurre au soleil.
Des slogans comme « Etat assassin » rappelle aux moins jeunes, la révolte des étudiants de l’école polytechnique en 1973 écrasée par les tanks du général Papodopulos qui ne pu malgré tout conserver le pouvoir et, la crise d’alors se propagea dans tout le péloponèse jusqu’à l’Ile de Chypre, pomme de discorde d’avec les Turcs.
Ce fut la guerre entre deux alliés américains d’une méditerranée, mer de toutes les passions.
Le miracle économique qui s’est transformé en mirage sous les effets aveuglants de la crise mondiale est pour l’heure la cause la plus apparente de cette nouvelle tragédie grecque.
Toujours est-il que comme les incendies ravageurs de 2007 qui menaçaient de franchir les limites du mont Palatin, les opinions publiques européennes craignent désormais le syndrome grec.
Comme quoi nous serions au début d’un nouveau cycle quarante ans après une certaine année 1968.