Un peu penaud, il s’accapara l’espace sidéral en partie et immédiatement, il a vu dans l’autre espèce son ennemi redoutable. « Il faut que je mette cet intrus au pas » cria-t-il ! Constatant son incapacité pour ne dire son échec lamentable à dompter ce concurrent qui semble le narguer avec son élégance naturelle en se batifolant dans cet espace qu’il convoite, il fit marcher son intelligence et trouva la formule destructrice idéale.
« Mangeons la bête » tonna-t-il. On va la pourchasser sous toutes les formes. On va l’abattre. On va la faire mijoter dans toutes sortes de sauce. La chasse à la bête prit une ampleur irrationnelle sur toutes les surfaces de cette terre. Le mot « chasseur » devint synonyme d’un groupe privilégié qui pourchasse le monde ailé sans répit.
En même temps, d’autres âmes sensibles se montrèrent condescendantes et dictèrent au reste de l’humanité que si on domestiquait ce monde ailé on ferait preuve que l’Être humain est supérieur au reste de la création.
La bonne maxime latine « divide ut regnes » trouva son application humaine. On parla donc des animaux domestiques et des animaux sauvages.
Bien entendu, les « domestiques » trouvèrent toutes les attentions de leurs maîtres. Ils furent « chouchoutés » en remplissant le rôle de consolateurs des affligés. Les autres dénommé « sauvages » regardèrent du haut des cieux, leurs confrères soumis à toutes sortes de besogne pour satisfaire l’ego de leurs maîtres. Du haut de leur hauteur en volant à qui mieux mieux mais en allant librement d’un endroit à un autre et surtout ne connaissant pas le mot « cage », les « sauvage » rirent quand même en décrivant des entourloupettes comme des ébats idylliques de jeunes mariés.
La dernière charge de l’humain à laquelle les « sauvages » ne s’y attendaient nullement, tomba ces jours derniers. Ils « les sauvages » sont porteurs d’une souche virale dénommée : « H5N1 » et que ceux-ci (toujours les sauvages) transportaient d’une ville à l’autre, d’une contrée à l’autre, d’un continent à l’autre cette terrible maladie dénommée : « grippe aviaire »
La charge tonna contre ses « sauvages » et à l’instar du galeux de la fable, il faut le débusquer, le pourchasser, le punir, l’abattre, le surveiller, lui rendre la vie impossible jusqu’à ce qu’il disparaisse jusqu’au dernier.
Désormais l’ennemie numéro 1, prend le nom « d’oiseau sauvage ». Belle revanche du roi de la création qui n’a jamais accepté cette liberté sans limite que « cet oiseau sauvage » qui s’émigre sans passeport en ignorant les mots : frontière, pays, territoire, régions, continent etc..etc… Pauvre « oiseau sauvage »…L’indésirable !!!