C’est une tradition chez nous de traîner comme une comète, une pléiade de prénoms que telle tante ou tantine aurait affublé un nouveau né en signe d’appartenance à une communauté heureuse de sa venue au monde. Il y a de ces noms qui sonnent comme une volée de cloches : Pierre Eustache Daniel Fignolé est de ceux-là.
Et ce qui fait sourire tristement dans le cas de Pierre Eric Pierre, c’est que parmi les élus du peuple, il y a des pitit soyet qui font à un autre élément du pays en dehors un procès en sorcellerie autour de son identité.
Il faut dire que la dérive a commencé depuis quelques mois et que la nouvelle arme fatale de l’exclusion se dissimule sous des articles de la constitution. Singulier pays ou des politiciens savent comment rendre la constitution aussi redoutable que la baïonnette.
Mais beaucoup d’observateurs sont d’avis que le problème est ailleurs et que déjà le départ forcé d’Alexis ouvrait une boite de pandore dans une société ou les déchirures politiques se guérissent aussi difficilement que des entailles dans le corps d’un diabétique.
Pour l’heure, la situation est bloquée et les Haïtiens ont dans la bouche le goût amer d’une opportunité ratée dans un environnement alimentairement fragile. Et les députés ont savouré une victoire à la pyrhus sur une chambre haute accusée de bassesse dans l’affaire Alexis.
Et de renvoyer à ces messieurs du grand corps l’ascenseur avec la dépouille politique d’un homme qui voulait servir son pays.
Pierre Eric Pierre ou Eric Pierre, pour nous c’est le même citoyen debout, et dont l’honnêteté ne fait point de doute, il est tout simplement la victime expiatoire d’une « balle perdue », d’un « corps à corps » dangereux sur la carcasse d’un pays ou l’on force toujours les habitants à sortir de leur « trou » pour des parodies de révolutions et des déchoukay qui déchirent la nation, lambeau après lambeau.
En attendant chez nos voisins on se prépare, ce 16 mai, à renouveler ou à confirmer le leadership présidentiel dans une élection où la haute technologie est parait-il au rendez-vous.
Ici, on parle de la faim, là-bas on est passe de réussir une révolution verte et de devenir le « grenier de la caraïbe ».
Là-bas, ils ont des objectifs et ici, on a hélas des « cibles » dirait Victor Hugo.
Roody Edme