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Journal Indépendant - Le NOUVEAU RASOIR 9 nov. 06 # 57

Le Nouveau Rasoir se réjouit aujourd’hui de la réception d’un article de la Sociologue italienne Stefania Nati Luigi, une amie personnel du directeur du Journal. Il se fait le plaisir de le publier sur-le-champ par ce qu’il concerne la crise sévissant à la Faculté des Etudes post-graduées de l’UEH. Tout le staff du NR se montre reconnaissant pour l’intérêt manifesté par la sociologue dans ce nouveau rebond de la crise universitaire haïtienne. Le NR promet à Mme Luigi de répondre à ces préoccupations dans sa plus prochaine parution.

Par Luné Roc Zago Pierre Louis

Cher Zaghi ( Zago)
( Non parlo bene il francese)

Je suis heureuse de recevoir et de lire ton journal « LE NOUVEAU RASOIR ». Laisse-moi te rappeler que, toi, Zago, tu as été la meilleure rencontre que j’avais faite en Haïti (car sympa et parlant italien) – et peut-être même à Milano (Milan), je n’ai pas encore rencontré quelqu’un de sympa comme toi. Passons. Mais au-delà de la joie de recevoir ton « Rasoir », une chose profonde ne cesse de m’interroger la question de l’Université en Haïti. En 2002, quand j’avais décidé contre tout découragement du côté des parents et des amis, de venir en Haïti pour réaliser une recherche sur la sociologie de l’éducation en Haïti, l’Université a été pour moi un énigme, une seule université d’Etat composée, comme tu aimais le dire, d’un ensemble de caciquats - même si tu as toujours retiré la FASCH parce que plus avancée que les autres – et une kyrielle de centres universitaires privés fonctionnant le plus souvent avec une seule faculté, des études au rabais car il ne s’agit que de venir suivre des cours et s’en aller après. En d’autres termes, l’Université privée en Haïti est une illusion et comme illusion, elle n’est là que dans l’inconscient des rêves. Pour une étude sociologique comme la mienne, l’UEH offrait de grandes perspectives car elle était en pleine crise avec l’Affaire Tardieu et pour répéter ton propos « L’UEH s’enlise dans la merde lavalas ». Les manifestations de rue anti-Tardieu et il Super classico Violette Vs Racing au Stade Sylvio sont très riches pour la sociologie mais pas la sociologie de l’éducation.

Aujourd’hui encore, ça m’écoeure de voir que l’UEH patauge encore dans des arithmétiques de crises ici et là. A bien comprendre les derniers articles de ton Journal, la dernière grande crise est l’affaire de la Faculté des Etudes post-graduées ouverte en avril dernier avec trois programmes de maîtrise de très bas niveau. Moi, je ne peux m’empêcher de me poser des questions après ce constat. Haïti est un pays qui cultive une xénophobie contradictoire : on ne veut pas Blancs dans la conception des programmes et des cursus pour l’UEH mais on croit que seules les papiers qui viennent de chez les Blancs ont de la valeur. Contradiction ou particularité de xénophobie universitaire ?

Au sein même de l’UEH, il y a deux virus qui font peste et rage ; on parle de Conseil exécutif de l’UEH sans esprit collégial ; ce n’est que 3 personnes distinctes qui ne forment pas la Trinité comme la définit l’Eglise et on parle de Conseil de l’Université composé de 36 personnes presque toutes opposées en tout sens et ridicule qui se réunit rarement pendant quelques heures seulement pour pondre des discours oiseux. Comme le Nouveau Rasoir le dit, l’initiative du Rectorat de mettre des programmes avancés est louable mais il faudrait aussi commencer à jouer sur la compétence et non sur la petite amitié pour faire les choses et arrêter de dire : « Gauche, allez-vous-en ; Droite, Bienvenue – Bourgeois, allez vous faire foutre ; gens des masses, allez vous laver. » Il faut de nouvelles mentalités pour faire fonctionner une université digne du nom. Ne soyez pas étonné si leeeeeeeeeeee Conseil Exécutif ne s’est jamais réuni sur la crise minant le programme de communication depuis l’agression [NDLR : commise par] de Madame Oriol – je reprends le Nouveau Rasoir – le 23 octobre dernier.

Comme souvenir heureux, la Faculté des Sciences Humaines a le meilleur niveau académique en licence en Haïti par rapport aux autres facs du pays en comparant avec le niveau milanais ou italien ; le second niveau plus ou moins élevé est celui de la Faculté de Linguistique Appliquée (FLA) dirigé par le Chercheur Scientifique Haïtien mondialement reconnu, Pierre Vernet et c’est aussi la Fac la plus disciplinée socialement et moralement (pas de jalousie, Zaghi mio).

J’essaie de comprendre comment des obscurantistes comme Michèle Oriol se trompe en pensant que tous les étudiants haïtiens sont de très bas niveau et pour ce, je postule l’hypothèse selon laquelle Madame enseigne des facs privées où n’existent que des donneurs et des preneurs de cours, ou à une fac de l’UEH comme la FDSE ou elle méconnaît/ignore la FASCH. Chez nous à Milan, il n’y a pas de problèmes pour contester n’importe quel programme ou cursus mais l’enjeu est l’Université évite que cela arrive en cherchant les plus grands spécialistes du monde universitaire. Est-ce que Madame Oriol et co l’ont fait ? Le Nouveau Rasoir doit me le dire ! Il faut faire un saut qualitatif pour faire fonctionner l’Unique Université du pays, il faut un dépassement de soi pour chercher des grands pour concevoir de grands programmes. Exemple : Les universités étrangères prennent Pierre Vernet comme consultant, professeur et concepteur de projet d’études en Linguistique ; pourquoi l’UEH ne fait-elle pas l’inverse ?

Avant de partir, je t’invite à lutter pour la réouverture du programme en communication sociale pour qu’en deux ans tu puisses venir à Milan si tu le veux. « Fermer une université, c’est ouvrir un pénitencier pour criminels », diraient mes voisins français. Enfin, je souhaite que mon texte soit publié pour être lu.

La tua Amica,
STEFANIA NATI LUIGI,

Milano, Italia, Mercoledì 9 nov. 06




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